Le tabloïd britannique The News of the World, détenu par le magnat Rupert Murdoch, était une nouvelle fois plongé dans la tourmente mardi, accusé d'avoir piraté la messagerie d'une morte, ce qui a provoqué une vague d'indignation, Premier ministre en tête.

«C'est le désarroi qui s'ajoute à la tragédie d'apprendre que le News of the World (NotW) n'avait aucune humanité à un moment aussi terrible», a déclaré Mark Lewis, l'avocat de la famille de Milly Dowler, une écolière de 13 ans enlevée et tuée, dont la messagerie aurait été piratée par le NotW.

«Le fait qu'ils aient été prêts à agir d'une manière aussi abominable, ce qui pourrait avoir entravé l'enquête policière et donner des faux espoirs, est méprisable», a-t-il ajouté en annonçant le dépôt d'une plainte par les parents de Milly Dowler contre le premier tabloïde dominical britannique, qui tire à 2,8 millions d'exemplaires.

Selon le quotidien The Guardian, un détective privé travaillant pour le NotW aurait piraté la messagerie de Milly Dowler, après sa mort. Le détective aurait de plus effacé des messages, pour empêcher que la boîte vocale soit pleine, faisant ainsi croire que l'adolescente était encore en vie.

Ces graves accusations ont poussé le Premier ministre David Cameron à sortir de sa réserve. «Si (ces accusations) sont vraies, c'est vraiment épouvantable», a-t-il déclaré, lors d'un déplacement en Afghanistan. «Ce que j'ai lu dans les journaux est très, très choquant», a-t-il poursuivi, demandant à la police de «mener son enquête de la manière la plus énergique possible».

Le Premier ministre a en revanche exclu que ce nouveau scandale puisse mettre en péril l'offre de la maison mère du NotW, News Corporation, empire de l'Australo-Américain Rupert Murdoch, en vue du rachat de la majorité du bouquet de chaînes britanniques BSkyB. «Le ministre des Médias (Jeremy Hunt) joue son rôle sans aucune interférence de personne d'autre au sein du gouvernement», a-t-il dit.

Le tabloïd est déjà plongé dans une vaste enquête, lancée en 2005, sur le piratage de messageries de stars et de membres de la famille royale.

Trois journalistes du journal ont déjà été arrêtés et cette affaire a contraint à la démission le directeur de la communication du Premier ministre britannique David Cameron, Andy Coulson, qui était rédacteur en chef du tabloïde à l'époque des faits.