L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic devra dire lundi s'il plaide coupable ou non coupable de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Lors de sa première audience de comparution initiale, le 3 juin dernier, M. Mladic, 69 ans, avait souhaité bénéficier d'un délai supplémentaire pour prendre connaissance des charges qui pèsent contre lui avant de plaider coupable ou non.

«S'il refuse, le juge plaidera non coupable en son nom», a expliqué à l'AFP Nerma Jelacic, la porte-parole du TPIY.

Lors de cette seconde audience de comparution initiale, le juge néerlandais Alfons Orie aura également la possibilité d'interroger M. Mladic sur ses conditions de détention et la préparation de son équipe de défense, a souligné la porte-parole.

M. Mladic devrait être assisté lundi par le même avocat serbe commis d'office que lors de la première audience, en attendant la désignation d'un avocat chargé de le défendre durant son procès.

«Il a soumis une liste de préférences qui sont en cours d'examen», a indiqué Mme Jelacic.

Accusé de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), Ratko Mladic, avait été arrêté le 26 mai en Serbie après 16 ans de cavale.

Transféré le 31 mai à La Haye, il avait lors de sa première comparution qualifié d'«odieux» les onze chefs d'accusation qui pèsent contre lui. Il est notamment accusé du massacre de Srebrenica en juillet 1995, le pire depuis la Seconde Guerre mondiale, au cours duquel près de 8000 personnes avaient été exécutées.

«J'ai défendu mon peuple et mon pays, et non pas Ratko Mladic», avait-il affirmé avant d'ajouter: «je n'ai pas tué des Croates en tant que Croates, j'ai seulement défendu mon pays».

L'ancien général avait également assuré à l'audience «être extrêmement malade». Il avait subi à son arrivée des examens médicaux au centre de détention du TPIY à Scheveningen, dans la banlieue de La Haye.

Le procès de M. Mladic ne devrait pas commencer avant plusieurs mois. Celui de Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, accusé des mêmes crimes que Ratko Mladic, avait démarré en octobre 2009, quinze mois environ après son arrestation à Belgrade en juillet 2008.