Le prince Charles a coûté près de 18% de plus aux contribuables britanniques l'an dernier par rapport à l'année précédente, ont annoncé mardi ses services, suscitant la colère des anti-monarchistes qui rappellent la cure d'austérité imposée par le gouvernement à la population.

Les subsides publics accordés au fils aîné de la reine Elizabeth II ont bondi de 17,9% pour atteindre 1,96 million de livres (3,1 millions de dollars canadiens) en 2010/2011 (année clôturée fin mars) par rapport à 2009/2010, a annoncé Clarence House, la résidence officielle du prince de Galles.

La hausse est en grande partie due à l'envolée des frais de voyages officiels, qui ont atteint 1,08 million de livres, soit une hausse de 56% sur un an.

Charles et son épouse Camilla ont parcouru près de 55 000 km, notamment en Inde, où le prince a déclaré ouverts les Jeux du Commonwealth.

Le secrétaire privé du prince, Michael Peat, a cependant souligné que l'augmentation était largement artificielle dans la mesure où les frais du prince en 2009/2010 avaient été relativement faibles: le voyage officiel le plus long de Charles, au Canada en novembre 2009, avait été payé par le gouvernement de ce pays.

De plus, a fait valoir le secrétaire, les voyages officiels du prince lui sont dictés par le gouvernement. «Cette augmentation n'a rien à voir avec nous, étant donné que le prince et la duchesse de Cornouailles ne décident pas des voyages à l'étranger qu'ils effectuent pour le compte du ministère des Affaires étrangères et du gouvernement», a-t-il expliqué.

En outre, les impôts que le prince paie sur ses revenus privés, tirés de son duché de Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre), ont bondi de plus du quart, à 4,4 millions de livres, souligne Clarence House. Les revenus privés du prince ont progressé de 4% environ, soit autant que l'inflation sur la même période, à près de 18 millions de livres (28 millions $CAN).

Les services du prince indiquent également que Charles a permis de lever, «directement ou indirectement», 123 millions de livres pour les vingt oeuvres caritatives qu'il soutient.

Ses dépenses non officielles ont, elles, grimpé de moitié, à 2,5 millions de livres.

Le mariage du prince William, fils aîné de Charles, et de Kate Middleton a contribué à cette augmentation, dans une faible proportion. Les noces ont eu lieu le 29 avril 2011, soit après l'année fiscale en question, mais leur préparation a rendu nécessaire l'embauche de trois employés, portant le total du personnel du prince Charles à plus de 130.

La hausse de la facture pour les contribuables a suscité l'ire des anti-monarchistes.

«Pourquoi les contribuables continuent-ils à payer pour ce train de vie somptueux à un moment où les services publics subissent des coupes budgétaires?», s'est indigné le porte-parole de «Republic», Graham Smith.