Les séparatistes kurdes pourraient envisager de mettre fin à leurs attaques contre la Turquie après l'appel en ce sens de leur leader en prison Abdullah Ocalan, a rapporté samedi l'agence de presse Firat (proche des rebelles).

«La direction de notre mouvement a décidé d'évaluer l'appel de notre leader (...) et de faire connaître sa position la semaine prochaine», annoncent les rebelles kurdes dans un communiqué diffusé sur le site de l'agence Firat.

Lors d'une rencontre avec ses avocats en prison, le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a appelé ses partisans à «ne pas activer la guerre populaire révolutionnaire» à la lumière des résultats des élections législatives du 12 juin.

Après le scrutin, M. Ocalan a envisagé un processus «constitutionnel démocratique», rejetant l'idée de lutte armée.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est sorti grand vainqueur des législatives avec 50% des suffrages.

Mais ce parti, au pouvoir depuis 2002, est condamné à plus ou moins brève échéance à chercher un règlement au conflit kurde, qui a fait 45 000 morts depuis que le Parti des travailleurs (PKK) a pris les armes contre les forces d'Ankara en 1984 pour la création d'un État kurde indépendant dans le sud-est, peuplé majoritairement de Kurdes.

Cette revendication s'est muée en demande d'autonomie au sein d'un système fédéral, défendue par la principale formation kurde, le Parti de la paix et de la démocratie (BDP), autre gagnant du scrutin.

Le bloc kurde, soutenu par le BDP, a remporté 36 députés contre 20 au Parlement sortant, un score historique.

Le PKK a décrété un cessez-le-feu en août 2010 qu'il a prolongé jusqu'aux élections. Ce cessez-le-feu n'a cependant pas été respecté par les rebelles.