Le bilan des décès liés à une bactérie rare est monté à 35 morts en Europe, dont 34 en Allemagne, où le gouvernement redoute qu'il s'alourdisse encore, même si la source de l'épidémie a été identifiée.

«Nous en sommes à 34 morts en Allemagne», a indiqué dimanche à l'AFP Günther Dettweiler, porte-parole de l'Institut fédéral de veille sanitaire Robert Koch (RKI). Soit deux décès de plus. Aucune précision n'a été fournie sur les victimes.

À cela s'ajoute un décès en Suède lié à cette même souche très virulente de la bactérie E.coli entérohémorragique (Eceh).

Sur les 34 victimes allemandes, 22 ont succombé à un syndrome hémolytique et urémique (SHU), complication rénale très grave de la maladie, et 12 d'autres raisons liées à l'infection, qui se traduit notamment par des diarrhées sanglantes.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) faisait état elle aussi de 34 morts en Allemagne et un en Suède sur son site internet durant le week-end.

L'OMS recense par ailleurs 3.255 cas de malades confirmés ou suspectés dans 16 pays (Allemagne, Danemark, Suède, Autriche, Canada, France, République tchèque, Grèce, Pays-Bas, Luxembourg, Norvège, Pologne, Espagne, Suisse, Grande-Bretagne et États-Unis). À cinq exceptions près, tous les cas ont un lien avec l'Allemagne, selon l'OMS.

Le ministre allemand de la Santé, Daniel Bahr, a souligné qu'«on ne peut exclure de nouveaux décès, aussi douloureux que cela puisse être», dans le journal Bild am Sonntag (BamS) de dimanche. Mais «le nombre de nouvelles infections baisse continuellement et nous donne des raisons d'être optimistes», a-t-il dit.

«Nous ne nous attendons pas à une nouvelle augmentation des cas» de malades liés à l'Eceh, a confirmé auprès de l'AFP le porte-parole du RKI. «La situation n'a pas changé: l'épidémie recule», a dit M. Dettweiler.

Beaucoup de malades sont toutefois dans un état sérieux: 773 personnes souffrent d'un SHU en Allemagne, selon l'OMS, et 812 au total.

En Allemagne, «une centaine de malades sont tellement gravement atteints au niveau des reins qu'il va leur falloir une greffe ou vivre à vie avec des dialyses», a dit dans BamS l'expert en questions de santé du parti social-démocrate SPD, Karl Lauterbach, qui est chercheur et spécialiste des épidémies.

Après des semaines d'incertitudes, les autorités allemandes ont identifié vendredi l'origine de la contamination, qui a été confirmée samedi: des graines germées issues d'une ferme bio du nord de l'Allemagne, Gärtnerhof à Bienenbüttel. Elle a depuis été fermée.

«Selon toutes les connaissances actuelles, la ferme n'a rien fait de mal. Elle a des standards d'hygiène élevés», a déclaré le ministre régional de l'Agriculture de Basse-Saxe (nord), Gert Lindemann, dans la presse samedi.

Le RKI déconseille jusqu'à nouvel ordre la consommation des graines germées.

L'avertissement sur les concombres, tomates et salades a lui été levé vendredi. La mise au ban de ces légumes pendant deux bonnes semaines aura coûté des centaines de millions d'euros aux producteurs européens. La Commission européenne a prévu 210 millions d'euros d'aides pour les soulager. Mais des appels à faire mieux ont déjà été lancés.