Les deux tiers des Belges continuent à penser que leur pays sera capable d'éviter l'éclatement, même s'il s'apprête à passer lundi le cap d'une année sans véritable gouvernement depuis les dernières élections législatives, selon un sondage publié vendredi.

Quelque 67% de la population jugent que la Belgique a encore un avenir, selon cette enquête publiée par le quotidien La Libre Belgique et la télévision privée RTL-TVI.

La proportion est particulièrement forte dans la communauté francophone du royaume, avec 79% des Wallons et 74% des Bruxellois qui partagent cet avis.

Mais une majorité claire de Flamands garde aussi confiance, à 62%, même si le premier parti politique chez les néerlandophones est indépendantiste, la N-VA.

Lundi prochain, cela fera tout juste un an, depuis le dernier scrutin législatif du 13 juin 2010, que la Belgique est privée d'un véritable gouvernement en raison des divisions entre ses deux grandes communautés linguistiques sur l'avenir du royaume. Le pays est dirigé depuis par un gouvernement chargé de gérer les affaires courantes, ce qui constitue un record mondial de durée.

Depuis cette date, les partis politiques dans les deux camps négocient en vain pour tenter de se mettre d'accord sur une réforme des institutions du pays accordant davantage de pouvoirs aux régions, face aux demandes flamandes de jouir d'une plus grande autonomie financière. Un préalable exigé par la Flandre à toute formation de gouvernement.

La N-VA, qui avait remporté les élections de 2010 en Flandre, campe sur une position intransigeante. Les francophones s'en méfient, soupçonnant le mouvement de jouer à dessein le pourrissement de la situation pour prouver que les deux communautés ne sont plus en mesure de vivre ensemble.

Le chef de file des socialistes francophones, Elio Di Rupo, est actuellement chargé d'une énième mission de formation d'un gouvernement. Mais personne ne parie sur un succès à court terme.

La recherche d'un compromis est compliquée par le fait qu'aux querelles sur les institutions du pays s'ajoutent un fossé politique croissant et donc des divergences de fond sur les priorités économiques et sociales entre le Nord néerlandophone, très majoritairement à droite, et le Sud francophone du pays, ancré à gauche.

Cette enquête a été réalisée par l'institut Ipsos auprès d'un échantillon de 2000 personnes, du 25 mai et le 3 juin.