Les concombres étaient à nouveau soupçonnés par les autorités sanitaires allemandes, mercredi, comme une possible cause de l'éclosion de la bactérie E. coli, qui a fait au moins 26 morts et infectée plus de 2700 autres.

Il y a deux semaines, l'Allemagne avait blâmé, à tort, des concombres espagnols d'être la cause de l'épidémie meurtrière.

Les soupçons concernent maintenant un concombre, dont on ne connaît pas la provenance, qui a rendu malade une famille dans l'est de l'Allemagne. Le concombre - qui est le premier aliment trouvé à être contaminé par la même souche qui a infecté des milliers de personnes - était dans le site de compostage de la famille, mais aucune preuve ne permet de conclure qu'il est la source de l'éclosion.

«On ignore pour l'instant si c'est le concombre qui a infecté la famille ou si ce sont eux qui, étant malades, ont infecté le concombre», a rapporté le porte-parole du ministère de la Santé de l'État de Saxe-Anhalt, Holger Paech.

Le père a eu la diarrhée, la mère a été hospitalisée pendant plusieurs jours et leur fille de 22 ans figure parmi les 700 Européens qui sont aux prises avec une complication affectant les reins. La jeune femme est hospitalisée depuis près de deux semaines.

L'Institut fédéral pour l'évaluation des risques a fait savoir que ce concombre ne permettait pas de tirer quelque conclusion que ce soit puisque le légume s'est trouvé dans le contenant de compost entre le 19 et le 30 mai.

Des tests effectués sur d'autres échantillons d'aliments provenant de cette maisonnée et des magasins environnants étaient tous négatifs, a ajouté l'institut.

La Commission européenne a par ailleurs revu à la hausse mercredi sa proposition d'indemnisation des producteurs de légumes frappés par l'effondrement des ventes lié à la crise de la bactérie ECEH. Le commissaire à l'Agriculture Dacian Ciolos a évoqué une aide de 210 millions d'euros, au lieu des 150 millions annoncés la veille.

Les pays gros producteurs comme la France, l'Espagne et l'Italie avaient jugé insuffisante la proposition initiale de 150 millions. Les États membres de l'Union européenne devraient rendre une décision mardi prochain.

Les consommateurs européens boudent concombres, salades, tomates et autres légumes, craignant qu'ils ne soient contaminés par la bactérie ECEH.

Des fermiers espagnols, dont le revenu a chuté avec cette crise, se sont par ailleurs résignés à donner gratuitement environ 40 tonnes de fruits et légumes, mercredi à Madrid, pour sensibiliser la population à leur cause. Des Espagnols ont fait la queue pour se servir parmi les dizaines de tables de produits.

D'autres producteurs ont pour leur part demandé à ce que plus d'efforts soient déployés pour rétablir le lien de confiance avec les consommateurs - une campagne de relations publiques qui sera difficile à mener compte-tenu du fait que les autorités allemandes n'ont toujours pas trouvé la source de l'épidémie.

La crainte d'une éclosion de la bactérie est également présente au Royaume-Uni, alors que l'équipe nationale d'aviron a annoncé sa décision de ne pas participer à la Coupe du monde qui se tiendra à Hambourg pendant la fin de semaine du 17 juin.

Le centre allemand de contrôle des maladies, l'institut Robert Koch, a recensé un total de 2648 cas de contamination depuis le début de l'épidémie liée à la bactérie Escherichia coli entérohémorragique (ECEH). Une centaine d'autres cas ont été enregistrés dans d'autres pays européens et aux États-Unis.

Le ministre allemand de la Santé, Daniel Bahr, a fait preuve d'un optimisme prudent, en soutenant qu'en général, une certaine tendance démontrait qu'il y avait moins de nouveaux cas de personnes malades.