Les manifestants qui occupent depuis la mi-mai la Puerta del Sol à Madrid ont décidé mardi soir de lever dimanche leur campement, devenu le symbole de ce mouvement de contestation alternatif inédit en Espagne.

Après quatre heures de débats en assemblée générale, un consensus s'est dégagé pour la levée du village de tentes qui occupe la place, en plein centre de Madrid.

«Le campement est un outil de travail, pas une fin en soi», affirmait le texte approuvé, à quelques nuances près, par les 17 commissions formant le mouvement des «indignés», puis soumis à l'assemblée générale.

Les manifestants se sont également engagés à poursuivre leur mouvement, avec une série de manifestations dans les semaines à venir.

Il aura fallu des jours de débats et d'assemblées ajournées pour que les jeunes «indignés» décident finalement de démanteler ce campement, au risque de laisser pourrir un mouvement pourtant largement soutenu par l'opinion publique.

De nuit, quelques dizaines de manifestants seulement continuent à assurer une permanence, trois semaines après les rassemblements de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui se sont retrouvées à la Puerta del Sol pour protester contre les conséquences de la crise ou les excès du capitalisme.

Confrontés à d'insolubles problèmes logistiques, sanitaires ou de sécurité, les manifestants avaient commencé depuis dimanche à réduire la taille de leur campement, démontant quelques unes des tentes qui s'étalent sur la place, en plein centre touristique et commerçant de Madrid.

Une fois décidé le démantèlement de ce symbole, le mouvement, vecteur de l'angoisse de millions d'Espagnols face au chômage (21,29% des actifs) et la précarité sociale, né spontanément le 15 mai et relayé par les réseaux sociaux, se cherche maintenant un second souffle.

Les «indignés» prévoient plusieurs manifestations à l'échelle nationale dans les semaines à venir, dont une le 11 juin, jour de l'investiture des maires élus lors des élections du 22 mai, avant une journée de mobilisation le 19 juin.