Le président serbe, Boris Tadic, a affirmé que l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, arrêté jeudi après 16 ans de cavale, n'était pas «une monnaie d'échange» pour l'adhésion de son pays à l'Union européenne, dans un entretien diffusé samedi sur France 24.

«Nous avons clos ce chapitre avec Ratko Mladic pour nous-même et non pas pour (en faire) une monnaie d'échange quelconque», a expliqué le président serbe lors de cet entretien réalisé vendredi soir en anglais et dont les propos étaient traduits en français.

Le président Tadic a affirmé que l'arrestation de Ratko Mladic et les récentes visites de responsables de l'Union européenne à Belgrade étaient «une véritable coïncidence».

Bruxelles a toujours posé l'arrestation de l'ancien chef de guerre et son transfèrement au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye, comme des conditions à l'entrée de la Serbie dans l'UE.

Pour le président serbe, si l'arrestation de Ratko Mladic avait été orchestrée dans ce but, il l'aurait organisée «quelques jours avant la décision de la Commission européenne» portant sur les prochaines étapes du processus d'adhésion de la Serbie, prévue en octobre.

Mais, a-t-il poursuivi, «on n'a pas calculé ça comme ça». «Sur l'arrestation de Ratko Mladic, on a travaillé très dur sur ce problème depuis le début de ce gouvernement», a assuré le président serbe.

«On le fait pour nous-même, pas pour l'Union européenne et le tribunal de La Haye», a encore répété Boris Tadic.

«Ce chapitre est terminé, j'en suis très heureux», a ajouté Boris Tadic.

Il n'a pas donné de précisions sur le transférement de Ratko Mladic à La Haye, autorisé vendredi par la justice serbe, mais qui pourrait faire l'objet d'un appel. «Il est en état d'être transféré mais il y a des procédures à respecter. Tout ça est très clair. Et nous espérons un processus équitable», a-t-il déclaré.