Le conseil régional de l'Andalousie a assuré samedi que l'activité continuait bien chez les deux distributeurs de concombres soupçonnés d'exporter des produits contaminés par une bactérie, contrairement à ce qu'avait annoncé Bruxelles vendredi soir.

La Commission européenne avait indiqué que l'Espagne avait suspendu les activités de ces deux distributeurs, ce que nient les autorités régionales qui précisent que seuls les lots suspects ont été bloqués.

«Dans l'une des entreprises andalouses visées par l'enquête, à Malaga, il a été procédé à des autocontrôles exhaustifs sur ses lots de concombres qui ont montré qu'ils sont totalement vierges de toute contamination», ont-elles assuré dans un communiqué figurant samedi sur leur site internet.

«Néanmoins, nous avons opté pour l'immobilisation du produit (dans les lots considérés comme suspects, ndlr) en tant que mesure préventive», ont-ils ajouté.

En ce qui concerne l'autre entreprise, à Roquetas del Mar, après  «des difficultés à identifier le lot exact», selon le communiqué, il a finalement pu être trouvé.

Des échantillons des lots considérés comme suspects ont été envoyés à un laboratoire en Galice (nord-ouest) et de premiers résultats seront connus lundi.

Interrogé à Bruxelles, Frédéric Vincent, porte-parole de la Commission européenne pour les questions de santé, a reconnu que «ce ne sont pas les deux sites complets qui ont été fermés mais les serres d'où sont partis les lots qui ont été produits».

Selon lui, tandis que les Espagnols analysent les concombres de leur côté, les Allemands font des tests pour voir si la contamination a eu lieu ailleurs sur la chaîne de distribution.

«On ne sait pas où la contamination a eu lieu, si cela a été sur les sites (espagnols) ou le long de la chaîne de distribution», a-t-il dit.

Le quotidien El Pais rapportait samedi que l'entreprise de Malaga concernée par l'enquête, Frunet Bio, a été avertie par son partenaire allemand, quatre jours après le départ du lot considéré comme suspect le 12 mai, que la marchandise était tombée par terre au marché de Hambourg.

«Nous l'avons par écrit. Quand cela arrive on ne peut plus garantir la surveillance du produit alimentaire», a déclaré un porte-parole de Frunet Bio au journal.

La bactérie mise en cause est l'E.coli entérohémorragique (Eceh). Provoquant des hémorragies dans le système digestif, elle est potentiellement mortelle.

Un arrivage de concombres espagnols suspects a été distribué au Danemark, mais les autorités ont repéré la marchandise et l'ont retirée de la vente, a précisé vendredi la Commission européenne.

Les autorités sanitaires allemandes ont relevé au cours des derniers jours 60 autres cas de la maladie transmise par les concombres, portant le bilan à 276 personnes atteintes. Dix décès seraient liés à la maladie.

Vingt-cinq cas de contamination par l'Eceh ont été dénombrés en Suède, sept au Danemark, trois en Grande-Bretagne, deux en Autriche et un aux Pays-Bas.