Le nombre de morts attribués à la bactérie E.coli enterohémorragique (Eceh), qui continue à se propager en Allemagne, est grimpé à 10 samedi, avec quatre nouveaux décès recensés dans le nord du pays.

L'Institut Robert Koch (RKI), établissement fédéral chargé du contrôle sanitaire et de la lutte contre les maladies, n'a cependant pas actualisé samedi son décompte officiel, qui reste de deux décès directement imputables à la bactérie.

Vendredi, quatre décès étaient déjà attribués par des institutions régionales à la bactéries, mais sans confirmation du RKI.

Quatre nouveaux décès se sont ajoutés samedi, deux dans le Schleswig-Holstein et deux dans une clinique universitaire près de Hambourg, portant à aux moins dix le nombre de victimes possibles de l'infection.

Les victimes recensées samedi sont toutes des femmes, trois octogénaires et une trentenaire. Au total, une seule des dix victimes est un homme.

Les analyses pour établir avec certitude la cause des décès peuvent prendre quelques jours. A plusieurs reprises déjà, des décès imputés dans un premier temps aux troubles digestifs et rénaux graves causés par la bactérie se sont finalement révélés sans lien direct.

Par ailleurs, la clinique universitaire d'Eppendorf, à côté de Hambourg, où a été enregistré l'un des décès de samedi, a annoncé avoir mis en place un nouveau traitement pour les patients les plus sévèrement touchés.

«Il s'agit d'un anticorps qui doit mieux lutter contre les modifications neurologiques et les dommages infligés aux reins», a expliqué le professeur Rolf Stahl dans un communiqué, tout en reconnaissant qu'il ne saura «que dans quelque semaines si ce traitement est efficace».

Le fait que le nombre de patients présentant des symptômes graves continue de grimper laisse à penser que la source d'infection est encore active, ont indiqué des spécialistes.

Samedi soir, la France a annoncé avoir découvert trois cas suspects d'intoxication alimentaire, «en lien avec une épidémie en Allemagne», qui sont «en cours d'investigation».

Les autorités françaises ont ordonné le «retrait du marché» d'un lot de concombres jugés suspects, mais aucun des cas identifiés ne peut être reliés à ce lot, ont-elles assuré.

Vingt-cinq cas de contamination par l'Eceh ont été dénombrés en Suède, sept au Danemark, trois en Grande-Bretagne, deux en Autriche, un aux Pays-Bas et un en Suisse.

En Espagne, des échantillons issus des exploitations agricoles au sud du pays, d'où provenaient des concombres sur lesquels la bactérie avait été détectée, ont été envoyés à un laboratoire en Galice (nord-ouest) et de premiers résultats seront connus lundi.

À Bruxelles, la commission européenne a indiqué que les autorités allemandes faisaient des tests pour voir si la contamination a eu lieu ailleurs sur la chaîne de distribution.

«On ne sait pas où la contamination a eu lieu, si cela a été sur les sites (espagnols) ou le long de la chaîne de distribution», a-t-il dit.

Propagée notamment par la consommation de légumes crus, l'E.coli enterohémorragique (Eceh) peut provoquer de simples diarrhées ou des diarrhées hémorragiques, jusqu'à des atteintes rénales sévères voire mortelles appelées syndrome hémolytique et urémique (SHU).