Le nuage de cendres du volcan islandais Grimsvötn devrait toucher l'Écosse et l'Irlande mardi et entraîner des perturbations pour le trafic aérien, ont annoncé lundi l'agence Eurocontrol et l'aviation civile au Royaume-Uni.

«Il y a une forte probabilité qu'une partie du nuage de cendres touche certaines parties de l'Écosse et l'Irlande dans les prochaines 24 heures», a averti Eurocontrol, l'organisation européenne de la sécurité aérienne, dans un avis publié en fin d'après-midi sur son site internet.

«Les prévisions actuelles laissent présager une arrivée du nuage dans le nord et l'ouest de l'Écosse dans la nuit et demain (mardi) matin», a pour sa part indiqué à l'AFP un porte-parole de l'institut météo britannique, le Met Office.

L'Écosse sera en zone rouge, avec une densité de cendres supérieure à 4.000 microgrammes par mètre cube, a précisé le Met office, ce qui interdit en principe les vols à l'atterrissage et au décollage, sauf autorisation donnée par les autorités du pays touché.

L'autorité de l'aviation civile britannique (CAA, Civil Aviation Authority) a prévenu dans un communiqué que «des perturbations des vols ne pouvaient être exclues».

L'Irlande sera pour sa part en zone dite bleue, avec une densité de cendres variant entre 200 et 2000 microgrammes par mètre cube. Ce qui permet la poursuite des vols.

Le président américain Barack Obama doit arriver à Londres mardi matin par avion en provenance d'Irlande, puis repartir vers la France jeudi, toujours en avion, pour participer au sommet du G8 à Deauville (nord-ouest).

Selon l'Institut météorologique finlandais, le nuage de cendres touchera également la Scandinavie mardi. Mais Eurocontrol n'a pas repris cette information lundi soir.

«Si les émissions volcaniques se poursuivent avec la même intensité le nuage pourrait atteindre jeudi l'ouest de l'espace aérien français et le nord de l'Espagne», a averti Eurocontrol.

Trois zone --bleue, grise (densité entre 2000 et 4000 microgrammes par mètre cube) et rouge -- ont été créées pour éviter la paralysie du ciel européen.

Il y a un an, lors de l'éruption du volcan Eyjafjöll en Islande en avril 2010, les mesures de sécurité imposaient la fermeture de l'espace aérien du pays dès qu'il était touché par le nuage de cendres.

La Commission européenne a organisé lundi une réunion de coordination sur le sujet avec Eurocontrol, les compagnies aériennes et les aéroports afin de coordonner les actions.

Dans le même temps, elle a reconnu qu'aucun plan paneuropéen de secours n'existait encore en cas d'annulations de vols pour permettre aux passagers bloqués d'être acheminés par train vers leurs destinations.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a toutefois assuré lundi que son pays était «bien mieux préparé» que l'an dernier.

«Je pense que nous aurons des informations bien meilleures permettant de faire des adaptations, sans forcément décider une interdiction totale des vols comme nous l'avions fait l'an dernier», a-t-il ajouté.

L'éruption du Grimsvötn samedi a provoqué la fermeture de l'espace aérien de l'Islande dimanche et le panache de fumée a fait ressurgir le spectre de l'Eyjafjöll qui a paralysé le ciel européen en avril 2010.

L'an dernier, les nuages formés par les cendres avaient provoqué la plus grande fermeture d'espace aérien décrétée en Europe en temps de paix, avec plus de 100.000 vols annulés et plus de huit millions de passagers bloqués sur un mois.