Les partis communiste Akel et centre-droit Diko, membres d'une coalition parlementaire, devraient garder la majorité des sièges à l'issue des législatives dimanche à Chypre, organisées à quelques semaines d'une nouvelle séance de négociations sur la réunification de l'île.

Alors que la Constitution chypriote attribue un fort pouvoir au président, ce scrutin était surtout considéré comme un moyen d'évaluer le soutien au président communiste Demetris Christofias, en particulier sur les pourparlers avec la République turque de Chypre Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara).

Akel a remporté 32,67% des suffrages, gagnant 1,36 point par rapport à 2006, tandis que son partenaire Diko (Democratic Party), en léger recul (-2,2 points), en a réuni 15,77%.

La coalition devrait ainsi conserver la majorité des 56 sièges du Parlement, bien que le parti d'opposition de droite Disy ait renforcé sa position et devancé Akel. Disy (Democratic Rally) a rassemblé 34,27% des voix, en hausse de 3,75 points par rapport à 2006.

Le taux d'absentéisme s'est élevé à 21,32%, un chiffre jamais atteint lors de législatives, alors même que le vote est obligatoire sur cette île qui compte 531 463 électeurs.

M. Christofias doit rencontrer le dirigeant de la RTCN Dervis Eroglu le 7 juillet à Genève pour des discussions encadrées par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

Samedi, le patron de l'ONU a annoncé un report de cette réunion prévue initialement en juin, et exprimé sa frustration croissante devant l'absence d'avancées dans les négociations entre les deux hommes, en leur rappelant «la nécessité d'accélérer les progrès» en vue d'une réunification de l'île.

Chypre est divisée depuis juillet 1974, lorsque la Turquie a envahi le nord de l'île à la suite d'un coup d'État fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte des colonels alors au pouvoir à Athènes et visant à rattacher le pays à la Grèce.