Un total de «27 ou 28 verbalisations» de femmes intégralement voilées a été recensé en France depuis l'entrée en vigueur le 11 avril d'une loi interdisant le port de la burqa ou du niqab dans l'espace public, a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.

«Beaucoup de craintes avaient été exprimées à ce propos. On disait que c'était inapplicable. En fait, il y a eu 27 ou 28 verbalisations qui sont intervenues, cela s'est toujours passé sans problème», a affirmé Claude Guéant à la radio privée RTL.

«La dernière en date c'était hier (mardi) à Etampes (dans la banlieue sud de Paris) et l'avant-dernière à l'aéroport parisien de Roissy: une ressortissante américaine», a détaillé le ministre.

Il s'agit d'une Américaine de 40 ans résidant à Dreux, dans l'ouest de la France, verbalisée alors qu'elle était en provenance de Jeddah (Arabie Saoudite). Selon des sources aéroportuaires, elle avait accepté de retirer son voile lors des contrôles mais l'avait ensuite remis dans l'aérogare et s'est alors vue infliger une amende par la police.

La loi française interdit désormais de se dissimuler le visage -avec un voile, un casque ou une cagoule- dans l'espace public, c'est-à-dire la rue, les jardins publics, les gares ou les commerces.

Si les forces de l'ordre n'ont pas le pouvoir de faire ôter leur voile aux personnes récalcitrantes, ces dernières encourent une peine maximale de 150 euros d'amende et/ou un stage de citoyenneté.

Le texte vise quelque 2.000 femmes musulmanes qui, selon des chiffres officiels, portent en France le voile islamique intégral, burqa ou niqab.

La loi prévoit aussi de punir les hommes qui obligeraient une femme à se voiler de peines pouvant aller jusqu'à un an de prison et 30.000 euros d'amende. Cette peine peut être doublée si la personne contrainte est mineure.