Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, se comporte comme un «dictateur» en refusant de soumettre ses actions au moindre contrôle extérieur.

C'est du moins le point de vue de l'Italie des valeurs, l'un des principaux partis de l'opposition italiens, fondé par l'ex-magistrat anticorruption Antonio Di Pietro.

«Nous vivons dans un pays où le chef du gouvernement refuse d'être soumis au moindre contre-pouvoir. Si les tribunaux veulent exercer un contrôle sur lui, les tribunaux deviennent l'ennemi. Si les médias veulent exercer un contrôle, les médias deviennent l'ennemi. Si l'opposition veut exercer un contrôle, l'opposition devient l'ennemi. En fait, nous ne sommes pas vraiment en démocratie», souligne le numéro deux de la formation, Leoluca Orlando.

La meilleure preuve de la situation, dit-il, est que le chef de gouvernement refuse de quitter son poste malgré l'importance des accusations portées contre lui devant les tribunaux. «Dans aucun autre pays démocratique, on ne pourrait assister à une telle situation. Quand un premier ministre est au pouvoir et qu'il est accusé devant un tribunal, il abandonne ses fonctions et tente de se défendre», souligne M. Orlando.

Selon un juriste consulté hier, rien n'oblige le chef de gouvernement à démissionner tant qu'il n'y a pas eu de condamnation définitive.

Au-dessus des autres Italiens

Le fait que Silvio Berlusconi tente de faire passer à toute vitesse des projets de loi façonnés directement pour servir ses intérêts juridiques ne fait que renforcer l'idée qu'il se considère au-dessus des autres Italiens, poursuit le critique de l'opposition.

Les frasques du premier ministre ont une lourde incidence sur l'image à l'étranger du pays, qui peut s'estimer heureux, selon M. Orlando, de faire encore partie de l'Europe.

«Sans l'euro, nous en serions déjà exclus. L'Italie actuelle est plus comparable à la Libye de Kadhafi qu'à la France», note le porte-parole de l'Italie des valeurs.