La chancelière allemande Angela Merkel ne prévoit pas de remaniement ministériel, malgré la débâcle électorale de dimanche lors de deux scrutins régionaux, a indiqué son porte-parole lundi.

«La chancelière n'a aucun projet» de remaniement du gouvernement, a assuré en réponse à une question ce porte-parole, Steffen Seibert, lors d'un point de presse régulier.

Il rappelle toutefois que «ce genre de décisions se prennent au sein des partis, si tant est qu'elles doivent être prises».

«On ne peut donc qu'attendre», a-t-il ajouté avant de répéter: «mais la chancelière n'a aucun projet en ce sens».

Le ministre de l'Économie, Rainer Brüderle, qui semble le plus affaibli au sein du gouvernement, souhaite «continuer à assurer ses fonctions», a indiqué sa porte-parole.

M. Brüderle avait affirmé devant des patrons, mi-mars, que la décision de la chancelière de fermer temporairement les réacteurs nucléaires les plus anciens pour trois mois, après la catastrophe nucléaire au Japon, était liée à l'approche des élections, étayant les soupçons de manoeuvre électoraliste dans l'opinion publique.

Pire, son parti libéral (FDP), partenaire minoritaire des conservateurs CDU de Mme Merkel à Berlin, a été sorti de l'assemblée régionale de Rhénanie-Palatinat, où M. Brüderle en est le patron.

La CDU a subi un camouflet dimanche en perdant l'Etat régional du Bade-Wurtemberg qu'elle contrôlait depuis 58 ans.

Dans l'Etat voisin de Rhénanie-Palatinat, malgré d'importants gains en voix, la candidate CDU n'a pas réussi à battre le président SDP de la région, Kurt Beck, qui y gouverne depuis 1994.

Les sondages la favorisaient pourtant avant l'accident nucléaire de Fukushima qui a dominé les derniers jours avant le vote.

Ces deux Länder seront dirigés par des coalitions entre les Verts et les sociaux-démocrates. Pour la première fois, un chef de gouvernement régional sera Vert, en Bade-Wurtemberg, où se situent quatre des 17 réacteurs nucléaires allemands.