Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, a fixé vendredi aux policiers un objectif minimal de «28 000 éloignements» d'immigrés clandestins en 2011, soit un chiffre identique à celui de l'année précédente.

L'«objectif» est de «28 000 éloignements pour 2011, il est impérieux de l'atteindre», «il doit même (être) dépassé dès lors que nous disposerons, avec la loi sur l'immigration et l'intégration, d'outils juridiques nouveaux», a souligné le ministre devant les directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP) et les commandants de groupements de gendarmerie.

«Mobilisez-vous, cela passe par des interpellations et chacun de vous sait où et comment procéder!» a exhorté Claude Guéant.

Le chiffre des expulsions en 2010 n'a pas été communiqué. Sur les onze premiers mois de l'année, il s'élevait à 25 511, soit une diminution de 7% par rapport à 2009.

Le ministre a regretté que «les résultats du mois de janvier 2011 (soient) en retrait par rapport au mois de janvier 2010: 1822 éloignements ont été réalisés, soit une baisse de 8,5% par rapport à l'année dernière».

Une loi est actuellement examinée au Parlement et devrait rentrer en vigueur d'ici quelques mois, elle devrait inclure la traduction dans le droit français d'une directive européenne sur les expulsions de clandestins.

Dans l'attente de cette transposition, la France est confrontée à un vide juridique et le Conseil d'État a donné raison aux juges qui ont remis en liberté des étrangers sans papiers placés en rétention.

Dès son arrivée à l'Intérieur en février, l'ancien secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant a fixé la lutte contre l'immigration irrégulière comme une de ses priorités.

La semaine passée, il s'était attiré de vives critiques en jugeant que «les Français à force d'immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux».

Vendredi, il a insisté sur l'usage de «la biométrie afin de mieux lutter contre l'immigration irrégulière». Enfin, la France va «renforcer» sa «pression sur les États pour faire aboutir les procédures d'éloignements trop souvent contrariées», en particulier par la non-délivrance des laissez-passer consulaires par les pays d'origine, préalable à toute expulsion.