La police serbe a perquisitionné un appartement luxueux de la banlieue de Belgrade appartenant au fils d'un présumé criminel de guerre en cavale, lundi.

Les autorités serbes avaient récemment été critiquées par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie de l'ONU, qui soutenait que Belgrade n'en faisait pas assez pour capturer Ratko Mladic, soupçonné de génocide.

La fouille effectuée dans l'appartement de Darko Mladic visait à trouver des indices sur l'endroit où pouvait se trouver son père Ratko, a affirmé Vladimir Vukcevic, le procureur serbe du bureau spécial pour les crimes de guerre.

On ignore pour l'instant si les recherches ont porté fruit. Une série de telles perquisitions ont été faites dans les dernières années.

Plus tôt en janvier, le procureur général du TPI pour l'ex-Yougoslavie de l'ONU, Serge Brammertz, aurait exigé que les efforts de recherches soient accrus. Il aurait menacé de déposer un rapport négatif au Conseil de sécurité de l'ONU quant à la collaboration offerte par Belgrade.

Les rapports que M. Brammertz remet régulièrement à l'ONU sont cruciaux pour l'admission de la Serbie au sein de l'Union Européenne. Le procureur devrait arriver à Belgrade le 21 février pour une commission d'enquête.

Bruno Vekaric, procureur adjoint du bureau spécial de la Serbie pour les crimes de guerre, a nié lundi que la perquisition avait été faite sous la pression.

«Nous ne bluffons pas», a soutenu M. Vekaric en ajoutant que l'arrestation de Mladic demeurait la priorité du gouvernement serbe.

Le Tribunal de l'ONU pour l'ex-Yougoslavie a émis un mandat d'arrestation contre Mladic, pour des crimes qu'auraient commis ses soldats pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995. Il serait notamment lié au massacre de Srebrenica, où environ 8000 hommes et garçons musulmans Bosniaques ont été abattus en 1995.

Mladic est en fuite depuis que le tribunal de La Haye l'a formellement accusé, en 1995.

Les procureurs de l'ONU pensent que l'homme se cache toujours en Serbie, et qu'il est protégé par la ligne dure du pouvoir serbe. Certains le considèrent comme un héros national.

Mladic a été aperçu pour la dernière fois en 2006 à Belgrade.