Silvio Berlusconi, aux prises avec le scandale sexuel Rubygate dans lequel il est accusé de prostitution de mineure et concussion, a déclaré vendredi soir que «l'offensive des juges politisés» serait «repoussée».

L'opposition n'a qu'un objectif «conquérir le pouvoir et mettre dehors Berlusconi avec le secours rouge des juges politisés», a dit le président du Conseil italien dans un message vidéo à ses partisans diffusé sur leur site internet.

«Une fois encore cette offensive a été et sera repoussée. Nous avons la force du peuple», a ajouté, sur un ton très déterminé, le Cavaliere.

«Les tempêtes ne me font pas peur», a-t-il martelé, assurant n'avoir «aucune peur de se faire juger». Il a toutefois répété qu'il n'avait pas l'intention de se présenter devant le tribunal de Milan, qui a lancé l'enquête contre lui et qu'il juge incompétent. Pour lui, seul le Tribunal des ministres est qualifié pour examiner l'affaire.

Il a de nouveau dénoncé une violation de sa vie privée: «un pays n'est pas libre lorsqu'on n'est pas certain de l'inviolabilité de ses conversations quand on prend le téléphone», a-t-il affirmé en saisissant un téléphone.

«Un pays n'est pas libre quand un citoyen peut retrouver sur les journaux ses conversations, qui (...) n'ont aucun contenu pénalement significatif».

Et il a réitéré sa volonté d'«aller de l'avant» tant qu'il aura «la confiance des électeurs et de la majorité au Parlement, seuls repères de toute vraie démocratie».

«Nous gouvernons et continuerons à gouverner, la boue retombera sur qui essaie de l'utiliser contre nous», a-t-il conclu.

Les procureurs de Milan ont annoncé le 14 janvier l'ouverture d'une enquête contre le milliardaire, âgé de 74 ans, pour recours à la prostitution de mineure et abus de fonction.

Entre la semaine dernière et mercredi, les juges ont envoyé à une commission parlementaire plus de 600 pages de documentation pour être autorisés à inspecter les bureaux d'un comptable du Cavaliere rattachés à son activité de député. Certains extraits ont été repris par la presse.

Le parquet de Milan dit détenir des «éléments probants» sur le versement d'argent et la fourniture de logements gratuits par le milliardaire à des dizaines de jeunes femmes en contrepartie de prestations sexuelles dans ses résidences.

Ceci n'est pas répréhensible en Italie mais le chef du gouvernement est soupçonné d'avoir rétribué les services d'une mineure, Ruby Rubacuori (voleuse de coeurs), de son vrai nom Karima El Mahroug, un délit pour lequel il risque jusqu'à trois ans de prison. Il lui est également reproché d'avoir abusé de sa fonction en la faisant libérer en mai quand elle venait d'être interpellée pour un vol présumé.