La présidentielle de 2012 à l'esprit, les ténors socialistes français se sont déplacés samedi en masse à Jarnac (centre) pour rendre hommage à l'ancien président François Mitterrand, disparu il y a 15 ans, référence pour un parti qui peine encore à se rassembler.

Presque tous les prétendants aux primaires socialistes, qui devront désigner dans quelques mois le candidat du PS à l'élection présidentielle, étaient présents pour honorer la mémoire de celui qui a remporté par deux fois cette élection, en mai 1981 et 1988.

L'unité que cherchait à afficher le PS en cette journée de commémoration avait toutefois été d'emblée mise à mal par des déclarations de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal, qui s'est posée en héritière de François Mitterrand dans un entretien au journal Le Monde paru samedi.

«Depuis longtemps, au fond de moi, j'ai envie de succéder à François Mitterrand», a-t-elle expliqué au quotidien.

«Ce sont les Français qui en décideront», a ajouté à Jarnac Mme Royal, candidate aux primaires.

L'ex-candidate à la présidentielle se dit déterminée à aller jusqu'au bout des primaires, que ce soit en cas de candidature de Dominique Strauss-Kahn, qui dirige actuellement le Fonds monétaire international (FMI) et est le grand favori des sondages, ou de Martine Aubry, première secrétaire du PS. Aucun des deux derniers n'a encore dévoilé ses intentions.

«La politique, ce n'est pas parler de soi. (...) C'est d'abord de savoir ce qu'on veut faire pour la France», a asséné Martine Aubry.

Évoquant François Mitterrand, elle a ajouté: «Il ne s'agit pas de dupliquer, mais de s'inspirer d'un homme», d'un «président qui aimait la France, qui parlait à la France, qui connaissait son histoire».

Quinze ans après sa mort et près de trente ans après son accession à l'Élysée, l'ancien président socialiste incarne plus que jamais l'image de la réussite pour le premier parti d'opposition, qui n'a plus remporté la présidentielle depuis la fin de son mandat en 1995.

Au cimetière où repose François Mitterrand, Martine Aubry et Ségolène Royal se sont retrouvées pour déposer chacune une gerbe de fleurs, entourant Mazarine Pingeot, la fille longtemps cachée de François Mitterrand, et ses proches, dont l'ancien ministre Hubert Védrine, l'homme d'affaires Pierre Bergé et la patronne du groupe nucléaire Areva, Anne Lauvergeon.

En revanche, Manuel Valls, candidat aux primaires et classé à la droite du parti, était absent, ainsi que l'ancien numéro un du PS François Hollande, candidat potentiel à cette compétition.