La chambre basse du Parlement russe (Douma) se prononcera définitivement en janvier sur le traité de désarmement nucléaire russo-américain START approuvé fin décembre en première lecture, a indiqué vendredi le président de la commission des Affaires étrangères de l'assemblée.

Le texte sera amendé en deuxième lecture le 14 janvier, a déclaré le président de cette commission, Konstantin Kossatchev, à la radio Echo de Moscou.

«Je pense que la troisième (et dernière) lecture aura lieu le 25 janvier», a-t-il ajouté, soulignant que le traité serait adopté sans difficulté par la Douma avant d'être présenté au Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement) qui devrait l'approuver rapidement.

Le parti ultra-nationaliste LDPR de Vladimir Jirinovski, et le Parti communiste avaient annoncé qu'ils voteraient contre la ratification à la Douma.

Mais ces deux formations ne sont pas mesure de compromettre l'approbation définitive du texte, la Douma étant largement dominée par le parti au pouvoir Russie unie, dirigé par le premier ministre Vladimir Poutine, qui y dispose d'une majorité absolue de 314 des 450 sièges.

Le traité avait été approuvé en première lecture le 24 décembre à une écrasante majorité (350 voix pour, 58 contre), deux jours après la ratification par le Sénat américain du document signé en avril par les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev et Barack Obama.

Mais la Russie avait averti qu'elle adjoindrait par la suite une déclaration en réponse aux conditions ajoutées par le Sénat américain en «contradiction» avec le texte.

En présentant le texte à la Douma, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré que Moscou n'était «absolument pas d'accord» avec une interprétation du Sénat américain dans sa résolution de ratification, selon laquelle il n'y avait pas de lien contraignant entre la limitation des armements stratégiques et la défense antimissile.

Il avait appelé la Douma à adopter le traité en première lecture et suggéré après le vote que les parlementaires rédigent en vue de la deuxième lecture une déclaration répondant à la résolution du Sénat américain.

Le nouveau traité de désarmement nucléaire START est une pièce maîtresse du «redémarrage» des relations entre Washington et Moscou.

Les présidents russe et américain ont souligné le caractère «historique» du traité, dans un entretien téléphonique fin décembre.

Le traité START prévoit un maximum de 1550 têtes nucléaires déployées pour chacun des deux pays, soit une réduction de 30% par rapport à 2002. Le texte permet en outre la reprise des vérifications mutuelles sur les arsenaux nucléaires des deux superpuissances, interrompues fin 2009.