La Russie juge «inacceptables» les pressions sur la justice russe de la part des États-Unis et de l'Europe dans le procès de l'ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski reconnu coupable, a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Les tentatives de faire pression sur la justice sont inacceptables», a déclaré le ministère en commentant les «déclarations qui ont été faites à Washington et dans certaines capitales de l'Union européenne».

La justice russe a commencé lundi à énoncer le jugement dans le deuxième procès de Mikhaïl Khodorkovski et son principal associé Platon Lebedev qui ont été reconnus coupables du vol de millions de tonnes de pétrole et du blanchiment de 23,5 milliards de dollars.

Ce jugement de culpabilité a d'ores et déjà provoqué un concert de critiques, l'Occident dénonçant une justice «sélective» et mettant en garde contre un «retour en arrière» dans l'évolution du pays.

La Maison-Blanche s'est dite «profondément inquiète» lundi du jugement de culpabilité en affirmant qu'une «application sélective» de la justice était de nature à «saper» l'état de droit en Russie.

Pour le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, «la façon dont ce procès a été mené est particulièrement préoccupante et constitue un pas en arrière sur la route de la modernisation du pays».

«Nous espérons que chacun s'occupera de ses affaires, chez soi et sur la scène internationale», a déclaré la diplomatie russe.

Le ministère des Affaires étrangères a également rejeté les critiques sur la justice «sélective».

«Les affirmations sur l'application sélective de la justice sont infondées. Les tribunaux russes examinent des milliers d'affaires impliquant des hommes d'affaires», selon le ministère.

Dans le cas de Khodorkovski, «les chefs d'accusation sont graves. Dans n'importe quel pays, ce genre d'agissements sont punis dans le cadre du code pénal», ajoute le ministère.

«Aux États-Unis d'ailleurs, les accusés sont condamnés à la permétuité» pour de tels crimes, selon la même source.

Emprisonnés depuis 2003 et condamnés en 2005 à 8 ans de prison pour escroquerie à grande échelle et évasion fiscale dans un premier procès, MM. Khodorkovski et Lebedev encourent cette fois 14 ans de camp, requis par l'accusation.