Benoît XVI a appelé à la résolution des conflits dans le monde, notamment en Israël et en Côte d'Ivoire, et demandé aux responsables politiques une «solidarité active» avec les chrétiens persécutés du Moyen-Orient, samedi, lors de son traditionnel message de Noël au Vatican.

Dans ce discours retransmis par des télévisions du monde entier, et prononcé devant des dizaines de milliers de personnes assemblées sous un ciel couvert, le pape a également évoqué les calamités naturelles qui ont frappé plusieurs pays durant l'année écoulée, notamment «le tremblement de terre dévastateur» et «le choléra» en Haïti.

Abordant symboliquement en premier lieu «la terre où Jésus est né», il a appelé Israéliens et Palestiniens à «une cohabitation juste et pacifique».

Les négociations de paix entre les deux parties sont au point mort à la suite du cuisant échec des États-Unis à obtenir un nouveau gel de la colonisation juive.

Avant d'adresser ses voeux en 65 langues et donner sa bénédiction urbi et orbi (à la ville de Rome et au monde), Benoît XVI a également demandé aux responsables politiques de manifester «une solidarité active» avec les «chères communautés chrétiennes en Irak et dans tout le Moyen-Orient».

Le sort difficile des chrétiens dans cette région conflictuelle, qui les pousse à l'émigration, avait été au centre d'un synode organisé en octobre au Vatican, sous sa présidence. Samedi, il a souhaité «apaisement et espérance» pour ces chrétiens qui connaissent «douleur» et «épreuves».

L'exil des chrétiens d'Irak s'est accru après une attaque revendiquée par Al-Qaïda contre une église syriaque catholique de Bagdad qui, le 31 octobre, a coûté la vie à 44 fidèles et deux prêtres. On compte aujourd'hui un demi-million de chrétiens en Irak, contre 800 000 à 1,2 million en 2003.

Faisant un tour d'horizon des conflits dans le monde, le pape a plaidé pour «la sécurité et le respect des droits de l'homme en Afghanistan et au Pakistan».

«Puisse la naissance du Sauveur ouvrir des perspectives de paix durable et de progrès authentique aux populations de Somalie, du Darfour et de la Côte d'Ivoire», a dit le pape à l'adresse de l'Afrique, souhaitant aussi «la stabilité politique et sociale de Madagascar».

La Côte d'Ivoire est au bord de l'embrasement, tandis que le Darfour et la Somalie sont déchirés par des conflits meurtriers.

En Asie, le pape a souhaité «la réconciliation» dans la Péninsule coréenne où les tensions entre les deux États sont très fortes. Face à des manoeuvres militaires de la Corée du Sud près de la ligne de démarcation, la Corée du Nord s'est dite prête à mener «une guerre sacrée» au «moment opportun».

Le pape a également appelé les catholiques chinois à «ne pas se décourager à cause des limitations de leur liberté de religion et de conscience».

Les relations entre le Vatican et la Chine ont connu dernièrement un net refroidissement après l'ordination d'un évêque, non reconnu par Rome, par l'Église officielle, et une réunion de cette Église officielle à laquelle des évêques et prêtres fidèles au Vatican ont été contraints d'assister.

Pour «toutes les communautés chrétiennes qui souffrent la discrimination et la persécution», Benoît XVI a enfin réitéré ses appels aux dirigeants politiques et religieux pour qu'ils assurent le «plein respect de la liberté religieuse de tous».