Air France, partie civile lors du procès de l'écrasement du Concorde qui avait fait 113 morts en 2000 près de Paris, a fait à son tour appel du jugement condamnant l'Américain Continental pour se «défendre», a déclaré à l'AFP jeudi son avocat, confirmant une information du journal Le Figaro.

Dès l'annonce du jugement le 6 décembre, Continental Airlines avait annoncé qu'elle faisait appel.

La compagnie américaine a été condamnée en première instance à une amende de 200 000 euros pour homicides involontaires et à verser 1 million d'euros de dommages et intérêts à Air France, pour «préjudice moral» et «atteinte à l'image».

«Nous avons déposé notre action hier (mercredi) auprès de la cour d'appel de Versailles, car Continental a été très agressive à notre égard en première instance», a plaidé Me Fernand Garnault. «Nous souhaitons nous retrouver à armes égales avec Continental pour pouvoir nous défendre. Ils ont été agressifs et inexacts aux niveau technique et factuel en instance».

En interjetant appel, Air France veut pouvoir continuer à avoir accès aux pièces du dossier et «éviter tout coup tordu de la part de son rival», selon son conseil.

En partance pour New York le 25 juillet 2000, le Concorde s'était écrasé sur Gonesse, près de Paris, quelques minutes après son décollage de Roissy, tuant ses 109 occupants, principalement des Allemands, et quatre personnes au sol.

Le tribunal correctionnel avait également retenu la responsabilité pénale d'un employé de Continental, John Taylor, 42 ans, condamné à 15 mois de prison avec sursis pour avoir mal fabriqué et fixé cette lamelle.