Athènes connaissait mardi de gigantesques embouteillages, privé de transports en commun et théâtre de manifestations dans le cadre d'une grève de 24 heures contre un projet de coupes salariales dans les entreprises publiques.

Aucun autobus, métro, trolleybus ou tramway ne circulait dans la capitale, grecque avant le vote prévu dans la soirée de la réforme qui fâche les syndicats des transports.

Le projet de loi, réclamé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, prévoit notamment des coupes de 10 à 25% pour les salaires supérieurs à 1800 euros par mois dans les entreprises publiques (électricité, transports, poste..).

La mobilisation dans les transports coïncide avec un tollé des syndicats visant également une seconde réforme qui doit être adoptée mardi et ouvre la voie à des réductions de salaires et davantage de licenciements dans le privé, via l'affaiblissement des conventions collectives au profit de contrats d'entreprises.

«Ça suffit, nous n'en pouvons plus», «oui aux services publics non à la société mercantile»: sous ces banderoles, plus d'un millier de manifestants se sont rassemblés à la mi-journée devant le Parlement, à l'appel des grandes centrales syndicales du public, Adedy, et du privé, GSEE, à l'origine également d'un mot d'ordre d'arrêt de travail de trois heures.

Quelques centaines de mètres plus loin, plusieurs centaines de sympathisants de l'opposition communiste ont aussi protesté contre les visées de la «ploutocratie». «La véritable guerre commence maintenant (...) il n'y a pas de solutions dans le cadre du système», a déclaré la dirigeante communiste, Alekas Papariga.

Le conseil des ministres doit par ailleurs examiner dans la journée un autre projet de loi restructurant les sociétés de transports en commun à Athènes et prévoyant de nouvelles coupes salariales et contractions de postes.

Les personnels de ces entreprises doivent aussi observer des arrêts de travail mercredi, jour de grève générale en Grèce dans le cadre d'une mobilisation européenne contre l'austérité, avant un nouveau débrayage de 24 heures jeudi.

L'UE et le FMI conditionnent le déblocage prévu en février de la quatrième tranche de 15 milliards, du prêt de 110 milliards d'euros consenti à la Grèce en mai pour la sauver de la banqueroute, à l'adoption de ces réformes.