Les touristes pourront bientôt visiter la zone autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, siège de la plus grande catastrophe nucléaire de l'histoire de l'humanité.

À partir de l'année prochaine, l'Ukraine prévoit ouvrir la zone interdite qui entoure le réacteur aux visiteurs qui souhaitent en apprendre plus sur la tragédie, a annoncé lundi le ministère ukrainien des Situations d'urgences.

Le réacteur numéro 4 de Tchernobyl a explosé le 26 avril 1986, envoyant des radiations sur une grande partie de l'Europe du Nord. Des centaines de milliers de personnes vivant dans les zones contaminées en Ukraine, au Bélarus et en Russie ont dû être déplacées. De nombreuses personnes continuent d'éprouver des problèmes de santé associés à la catastrophe nucléaire.

La «zone d'exclusion», un périmètre hautement contaminé érigé dans un rayon de 50 kilomètres autour du réacteur accidenté, a été évacuée et interdite après l'explosion.

Aujourd'hui, quelque 2500 employés entretiennent les vestiges de la centrale nucléaire désormais fermée, travaillant en rotation pour minimiser leur exposition aux radiations.

Des centaines de personnes évacuées sont retournées vivre dans leurs villages malgré l'interdiction des autorités. Quelques entreprises offrent des visites guidées de la zone réglementée, mais le gouvernement affirme que ces visites sont illégales et que leur sécurité n'est pas garantie.

La porte-parole du ministère ukrainien des Situations d'urgences, Yulia Yershova, a expliqué lundi que des experts étaient en train d'établir des parcours de visite qui seront à la fois sans danger pour la santé et instructifs, tant pour les Ukrainiens que pour les visiteurs étrangers. Elle n'a pas donné la date exacte à laquelle les visites autorisées pourront commencer.

«Il y a des choses à voir si l'on suit la route officielle et qu'on ne s'éloigne pas du groupe, même si c'est une histoire très triste», a dit Mme Yershova à l'Associated Press.

L'administratrice du Programme des Nations unies pour le développement Helen Clark, qui a visité le réacteur de Tchernobyl dimanche, a affirmé qu'elle soutenait le projet d'y organiser des visites touristiques parce que cela aidera à amasser de l'argent et à transmettre une leçon importante sur la sécurité nucléaire.

Le ministre ukrainien des Situations d'urgence a par ailleurs indiqué lundi qu'il espérait terminer la construction d'un nouveau sarcophage pour le réacteur accidenté d'ici 2015. Le nouveau sarcophage couvrira l'ancienne structure de béton et de fer construite à la hâte autour du réacteur, qui se fissure, laisse passer les radiations et menace de s'effondrer.

Le nouveau sarcophage fera 105 mètres de haut, 260 mètres de large et 150 mètres de long, soit assez pour recouvrir la cathédrale Notre-Dame de Paris ou la statue de la Liberté à New York. Il pèsera environ 20 000 tonnes et sera installé sur l'ancienne structure à l'aide d'un système de rails.

Le coût total du projet, financé par des donateurs internationaux, est passé de 505 millions $US à 1,15 milliard $US à cause des exigences de sécurité plus strictes, selon les responsables ukrainiens.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement, qui gère le projet, a indiqué que le coût final estimé du nouveau sarcophage serait rendu public après la finalisation des plans de construction par le consortium Novarka, dans quelques mois.