Le Parquet général de Russie a indiqué mercredi que 218 policiers et militaires avaient été tués dans le Caucase russe au cours des dix premiers mois de 2010, et a reconnu l'impuissance des autorités face à la rébellion qui ensanglante cette région.

«Plus de 3000 crimes et délits liés au trafic d'armes ont été enregistrés dans la région en 10 mois. Il y a eu 529 attaques contre les forces de l'ordre et les militaires qui ont fait 218 morts et 536 blessés», a déclaré le procureur général adjoint de Russie, Ivan Sydorouk, cité par l'agence Interfax.

Ce dernier, s'exprimant lors d'une réunion des forces de l'ordre russes à Vladikavkaz (Ossétie du Nord, Caucase russe), a relevé que les autorités n'arrivaient pas à enrayer les violences dans les républiques caucasiennes.

«Les forces de l'ordre ne parviennent pas à mettre en oeuvre un travail rationnel et coordonné pour fermer les canaux de livraison d'armes et de munitions, ni à empêcher les attaques contre les policiers et les militaires», a-t-il ajouté.

M. Sydorouk a par ailleurs indiqué que les forces russes avaient tué plus de 300 rebelles entre janvier et octobre. Il n'a en revanche pas indiqué combien de civils étaient morts dans cette région instable.

Les autorités ne communiquent que de manière très irrégulière des bilans généralement partiels des violences qui font rage dans le Caucase. Le président Dmitri Medvedev avait d'ailleurs estimé en novembre que les statistiques sur les crimes et délits dans la région étaient «très souvent bidon».

Les républiques du Caucase russe sont presque quotidiennement le théâtre d'attaques, d'embuscades ou d'attentats.

Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces russes et indépendantistes, la rébellion s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières tchétchènes pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord.