Un important groupe de députés italiens, près de cent, appartenant à la mouvance centriste ou à la droite libérale, supposés faire partie de la famille politique du chef du gouvernement, a demandé jeudi la démission de Silvio Berlusconi pour mieux affronter la crise économique et sociale.

«Les députés (...) sont d'accord sur la nécessité d'assurer au pays un gouvernement solide et sûr, en mesure d'affronter la grave crise économique et sociale et d'éviter un recours aux urnes inutile et dommageable», affirme un communiqué publié à l'issue d'une réunion des dirigeants de cinq partis ou groupes parlementaires.

«Vu que l'actuel gouvernement a démontré qu'il était inadapté (à la situation, ndlr), les députés réitèrent leur invitation au chef du gouvernement à démissionner pour faciliter l'ouverture d'une nouvelle phase et éviter une détérioration politique et institutionnelle ultérieure», poursuivent les signataires, affirmant qu'«une motion de défiance signée par tous les députés sera déposée dans les prochains jours» au Parlement.

Le groupe se compose des députés dissidents du PDL, le parti de Silvio Berlusconi, qui ont suivi son adversaire, le président de la Chambre Gianfranco Fini, des démocrates-chrétiens de l'UDC, des régionalistes du MPA, des centristes d'API et de Libdem et de deux députés du groupe mixte, représentant au total environ 80 élus, sur les 630 que compte la Chambre basse.

Ce qui est inquiétant pour Silvio Berlusconi, c'est que tous ces députés sont censés être de sa propre famille politique, la droite au sens large du terme, aucun élu de gauche ne faisant partie de ce groupe.

Les élus demandent le départ de Silvio Berlusconi, mais acceptent l'idée que son parti désigne le prochain chef du gouvernement pour éviter des élections anticipées qui, dans la situation économique internationale actuelle et vu la pression sur les finances publiques italiennes, ne feraient certainement pas du bien au pays.

Le gouvernement Berlusconi devra faire face le 14 décembre à deux votes parallèles au parlement : celui d'une motion de soutien au Sénat et d'une motion de censure à la Chambre des députés.

Au Sénat, M. Berlusconi dispose avec son allié de la Ligue du Nord d'une majorité plus solide qu'à la Chambre, où il dépend de l'appui de la quarantaine de députés «finiens».

La Chambre basse a par ailleurs suspendu mercredi ses travaux dans l'attente du débat politique, le 13 décembre, et du vote de confiance qui suivra le 14.