Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi s'est attaqué vendredi au comportement des médias italiens à l'encontre de l'action de son gouvernement qu'il a jugé «abject et criminel».

«Il est abject et criminel que les médias se comportent comme l'opposition, qui critique de manière infondée ce que font les hommes du gouvernement et la Protection civile», l'organisme chargé de gérer les catastrophes comme le séisme de l'Aquila, a-t-il affirmé à l'issue d'un conseil des ministres.

«Il y a deux situations dans lesquelles le gouvernement a donné des preuves extraordinaires de ses capacités, les déchets en Campanie (région de Naples) et la réponse au tremblement de terre (de l'Aquila). Les journaux d'opposition, les télévisons de l'opposition se sont acharnés à détruire ce qui a été fait», a-t-il dit.

M. Berlusconi, à travers son groupe audiovisuel Mediaset, contrôle les trois grandes chaînes de télévision privées italiennes: Canale 5, Rete 4 et Italia 1. En ce qui concerne le groupe de télévision publique RAI, Rai 1 est considérée plutôt à droite et Rai 3 plutôt à gauche.

Le Cavaliere s'est illustré mardi en téléphonant en direct au cours d'une émission-débat, «Ballaro», consacrée au problème des ordures à Naples, pour en dénoncer le caractère partial. À cette occasion, il a eu un échange virulent avec l'animateur de l'émission.

Alors qu'on dit que «ce gouvernement ne travaille pas, je me demande pourquoi nous nous sentons aussi fatigués», a ironisé vendredi M. Berlusconi. «Il y a un mois, je me sentais comme un homme de 35 ans, une avalanche m'est tombée dessus, aujourd'hui je me sens comme un homme de 36 ans», a-t-il plaisanté.

«Berlusconi attaque les médias et l'opposition parce qu'il ne peut pas faire de commentaires positifs sur l'échec de la gestion des situations d'urgence, qui devait être le nec plus ultra de l'action de son gouvernement. L'Aquila est remplie de gravats et Naples est envahie par les ordures», a commenté le président groupe Italie des Valeurs (IDV, opposition) à la Chambre des députés, Massimo Donadi.