Le président russe Dmitri Medvedev a mis en garde contre le risque de «stagnation» politique en Russie, en raison de la domination du parti au pouvoir Russie unie et de la marginalisation de l'opposition politique.

«Depuis un certain temps, des symptômes de stagnation ont commencé à apparaître dans la vie politique», a déclaré M. Medvedev dans un message publié mardi soir sur son blog vidéo.

«Cette stagnation est néfaste pour le parti au pouvoir comme pour les forces d'opposition», a-t-il souligné. «Si l'opposition n'a aucune chance de remporter une victoire (électorale) après un combat honnête, elle se dégrade et devient marginale».

«Si le parti au pouvoir n'a aucune chance de perdre où que ce soit, il se fige et se dégrade aussi comme tout organisme vivant qui resterait immobile», a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent alors que le président doit prononcer le 30 novembre devant les deux chambres du Parlement son discours annuel à la Nation, allocution très attendue, en vue des législatives de 2011 et de la présidentielle de 2012.

Selon les médias russes, le président va répéter mercredi sa mise en garde aux responsables des principaux partis politiques russes, dont Russie unie, qui est dirigé par le premier ministre Vladimir Poutine.

Russie unie a pris le contrôle du Parlement lors des législatives de 2003. Depuis, le Parti communiste est le seul mouvement politique d'opposition à disposer de députés, les deux autres partis représentés soutenant la politique du gouvernement.

Le parti du pouvoir contrôle aussi l'ensemble des assemblées régionales ainsi que l'écrasante majorité des grandes villes du pays.

Ce n'est pas la première fois que M. Medvedev dresse un bilan critique de la vie politique et économique en Russie. Dans un article publié en septembre 2009, il avait critiqué un pays «arriéré et corrompu» à l'économie «primitive» et à la «démocratie faible».