Le chef de l'ONU Ban Ki-moon a souligné jeudi que de «sérieuses divergences» perduraient entre les dirigeants chypriote grec et turc, tout en laissant transparaître son impatience à voir les négociations aboutir.

«Nous sommes tombés d'accord pour nous rencontrer à nouveau fin janvier à Genève». «Entre-temps, les dirigeants vont rechercher de nouveaux points de convergence et aborder les questions centrales qui doivent encore être résolues», a ajouté Ban Ki-moon au terme de plusieurs heures d'entretiens avec le président chypriote-grec Demetris Christofias et le dirigeant chypriote-turc Dervis Eroglu.

 

«Ceci va aider les Nations unies à déterminer leurs prochaines étapes», a-t-il dit. Cette phrase sibylline pourrait laisser transparaître l'impatience de Ban Ki-moon devant des pourparlers qui s'éternisent sans donner de résultat probant.

«De sérieuses divergences demeurent» entre les deux hommes, a dit M. Ban devant la presse. Mais «les deux dirigeants ont exprimé leur engagement à travailler ensemble en tant que partenaires» en vue d'un accord pour la réunification de l'île divisée depuis 1974, a-t-il ajouté.

«Les dirigeants sont tombés d'accord aujourd'hui pour intensifier leurs contacts dans les prochaines semaines de façon à établir un plan pratique pour surmonter les grands désaccords qui demeurent», a-t-il encore indiqué.

«Le peuple de Chypre et la communauté internationale veulent une solution, pas des discussions sans fin», a-t-il martelé.

«Nous irons à cette rencontre avec de bonnes intentions et apporterons notre contribution pour surmonter les difficultés», a de son côté déclaré le dirigeant chypriote-turc.

«Les négociations de paix sur Chypre perdaient de leur dynamique et avaient besoin d'une relance pour que les deux parties arrivent à un accord, tant qu'il est encore temps et tant qu'il existe une opportunité politique pour le faire», a encore souligné le secrétaire général de l'ONU, une autre phrase qui semble illustrer son impatience.

«Seuls les dirigeants peuvent relancer (ces négociations). Les Nations unies peuvent les aider, comme nous l'avons fait par l'intermédiaire du travail de mon conseiller spécial et son équipe. Mais seuls les dirigeants peuvent arriver à une solution», a-t-il insisté.

Ban Ki-moon avait convié les deux dirigeants au siège de l'ONU à New York dans le but de relancer les négociations qui durent depuis 2008 sans aucun progrès, en vue de la réunification de l'île.

Chypre est divisée depuis le 20 juillet 1974, lorsque la Turquie a envahi le nord de l'île à la suite d'un coup d'État fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte des colonels alors au pouvoir à Athènes et visant à rattacher le pays à la Grèce.

La République de Chypre est internationalement reconnue tandis que la  République turque de Chypre du Nord (RTCN) est autoproclamée et uniquement reconnue par Ankara.

M. Ban a encore indiqué qu'il dresserait d'ici fin novembre un rapport pour le Conseil de sécurité qui apportera une évaluation de l'état des négociations. «J'ai promis aux dirigeants que le rapport serait franc et honnête», a-t-il dit.