La Grande-Bretagne a accepté de verser de fortes compensations financières à d'anciens détenus de la base de Guantanamo accusant le gouvernement britannique de complicité dans les tortures qu'ils disent avoir subies, a-t-on appris mardi.

Après des mois de tractations juridiques, les agences britanniques du renseignement ont choisi de régler à l'amiable l'action en justice intentée par les plaignants pour éviter des procès longs et coûteux, dans lesquels des témoignages d'agents secrets auraient pu mettre en danger la sécurité nationale britannique.

Un avocat britannique proche du dossier a déclaré à l'Associated Press sous couvert d'anonymat qu'au moins sept anciens détenus seraient indemnisés et que l'un d'eux recevrait plus d'un million de livres sterling (1,62 million de dollars canadiens). Les autorités britanniques avaient confirmé précédemment la tenue de négociations avec les avocats de 12 anciens détenus, tous citoyens ou résidents britanniques.

«Le gouvernement a accepté un accord négocié sur les demandes de dommages-intérêts au civil» d'anciens détenus de Guantanamo, a déclaré mardi le ministre de la Justice Ken Clarke à la Chambre des Communes. «Les détails de ce règlement sont soumis à une clause de confidentialité juridiquement contraignante.»

Dans un communiqué conjoint, les services de renseignement britanniques MI5 et MI6 estiment que l'accord leur permettra de «se concentrer sur la protection de la sécurité nationale».

D'anciens détenus de la base américaine de Guantanamo affirment que les autorités britanniques étaient au courant des tortures qu'ils disent avoir subies et qu'elles ont violé le droit international en ne faisant rien pour les empêcher.