Sept policiers russes et quatre rebelles présumés ont été tués dans des affrontements à Makhatchkala, la capitale du Daguestan, une république du Caucase russe en proie à une rébellion islamiste, ont annoncé jeudi les médias russes.

«À l'issue de deux attaques commises jeudi dans la journée à Makhatchkala, six policiers ont été tués», selon une source au sein du ministère daguestanais de l'Intérieur, cité par RIA Novosti.

«L'un des trois policiers blessés est décédé en salle opératoire», a indiqué cette source peu après, portant à sept le nombre d'agents des forces de l'ordre tués.

Trois civils ont par ailleurs été blessés dans les affrontements et sont hospitalisés.

La chaîne russe NTV a rapporté que les rebelles présumés ont attaqué au total quatre patrouilles de police, et a montré les images d'un véhicule tout-terrain et d'une voiture de la police percés de balles.

Selon la chaîne, ils ont ensuite tenté d'attaquer d'autres policiers, mais leur véhicule, une Lada qu'ils venaient de voler, a explosé.

«Un engin explosif a fonctionné dans leur voiture», a indiqué la source au ministère de l'Intérieur, citée par Interfax, sans préciser s'il s'agissait d'une tentative d'attentat suicide ou si la déflagration avait été provoquée par les tirs des forces de l'ordre.

Quatre assaillants ont été tués, selon les médias russes, certains dans l'explosion de la voiture, d'autres au cours d'un des échanges de tirs qui a précédé.

Les forces de l'ordre ont relevé le caractère «organisé et coordonné» de cette série d'attaques, a rapporté la chaîne NTV.

Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces russes et indépendantistes, la rébellion s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières tchétchènes pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord.

Les républiques de cette région montagneuse sont presque quotidiennement le théâtre d'attaques, d'embuscades ou d'attentats. La rébellion dit se battre pour la création d'un «Emirat du Caucase».

Les autorités russes estiment que cette guérilla est financée depuis l'étranger et accusent Al-Qaïda voire des puissances occidentales de soutenir la rébellion dans cette région particulièrement pauvre.

Les défenseurs russes des droits de l'homme soulignent pour leur part que la pauvreté, les exactions des forces russes (enlèvements, exécutions extra-judiciaires etc.) et la corruption des responsables locaux nourrissent la rébellion, qui parvient à recruter de nombreux jeunes malgré des pertes quasi-quotidiennes.