Les journalistes russes ont appelé le président Dmitri Medvedev à protéger les médias exerçant leurs activités en Russie, après une violente agression contre le journaliste politique russe Oleg Kachine, écrit lundi le quotidien indépendant Kommersant.

M. Kachine, qui travaille pour Kommersant, a été placé en coma artificiel après avoir été grièvement blessé vendredi soir par deux agresseurs qui l'ont frappé sans rien lui voler, devant son immeuble à Moscou.

«Il s'avère qu'un journaliste en Russie est une cible facile, spectaculaire et pas du tout dangereuse», lit-on dans une déclaration signée par environ 600 journalistes russes, publiée par Kommersant.

«Le droit d'un journaliste d'exercer normalement ses fonctions sans avoir peur pour sa vie, c'est le droit de la société de parler et d'être entendue», soulignent les signataires.

«C'est pourquoi il est indispensable d'enquêter sur l'affaire d'Oleg Kachine jusqu'à ce qu'elle soit élucidée», selon la déclaration.

«Il est temps qu'un journaliste en Russie soit enfin protégé. Les autorités sont directement responsables de la sécurité des médias dans le pays», déclarent les signataires.

Oleg Kachine couvrait pour Kommersant les activités de la présidence russe, mais aussi les manifestations de l'opposition.

Plusieurs dizaines de ses collègues ont manifesté dimanche devant le siège de la police criminelle de Moscou, exigeant une enquête efficace pour retrouver les auteurs de l'agression.

De nombreux journalistes ont été agressés, blessés ou assassinés ces dernières années en Russie, les enquêtes de police ne débouchant que très rarement.

Le cas le plus connu est celui de la journaliste d'opposition Anna Politkovskaïa, assassinée à Moscou en 2006. Quatre ans après, le commanditaire de ce meurtre n'a toujours pas été identifié par la justice.