La police grecque a découvert mardi cinq colis piégés adressés aux ambassades de Suisse, Bulgarie, Russie, Chili et Allemagne, au lendemain de la découverte de quatre paquets similaires adressés au président français et à trois ambassades, a-t-on indiqué de source policière.

Ces événements interviennent dans un contexte social tendu en Grèce, à quelques jours d'élections locales cruciales pour le gouvernement socialiste en place, qui a mené un impopulaire programme d'austérité afin de tenter de juguler la dette abyssale de la Grèce.

Selon la police grecque, deux paquets ont explosé mardi, dans une déflagration de faible puissance, ceux destinés aux ambassades de Suisse et de Russie, sans faire de victimes. Dans un premier temps, une source policière avait indiqué que le colis à la représentation russe avait été neutralisée par des artificiers.

Le ministère suisse des Affaires Etrangères a pour sa part indiqué que le colis, déposé à l'entrée de l'ambassade était en train d'être examiné comme suspect quand un «jet de flamme» s'est produit.

Une source policière avait fait part de l'arrestation d'un homme peu après cet incident, mais l'information n'a ensuite pas été confirmée.

Les trois autres paquets ont été neutralisés par des artificiers de la police grecque, prévenus par la représentation bulgare et russe et par des services de messagerie express après que les ambassades du Chili et d'Allemagne eurent refusé de les recevoir, a précisé la même source.

Les représentations étrangères avaient été averties dès lundi qu'elles devaient faire montre d'une grande vigilance dans la gestion de leur courrier, a indiqué à l'AFP une source diplomatique grecque.

Les nouvelles alertes sont intervenues au lendemain de l'arrestation de deux jeunes Grecs dont l'un recherché pour extrémisme anarchiste, dans le quartier central de Pangrati.

Ils venaient de laisser dans deux agences de messagerie express deux plis piégés destinés aux ambassades du Mexique et des Pays-Bays, dont l'un a explosé blessant légèrement un employé. Ils en portaient deux autres, adressés au président français Nicolas Sarkozy et à l'ambassade de Belgique.

Les suspects, qui étaient armés, ont été déférés mardi en milieu de journée devant un procureur.

La police n'a pu immédiatement préciser la date à laquelle les nouveaux colis découverts mardi avaient été postés.

Dans un centre-ville bouclé par la police et en proie à de gigantesques embouteillages, les télévisions grecques ont couvert en direct ces incidents, sous des titres évoquant une ville en «alerte rouge».

La police grecque est confrontée à un activisme extrémisme récurrent, imputé à une nébuleuse d'extrême-gauche et anarchiste, à l'origine ces dernières années de dizaines d'attentats, la plupart sans gravité.