Un nouveau volcan islandais émet des signes avant-coureurs d'une éruption prochaine, ravivant les craintes d'une perturbation du trafic aérien six mois après l'immense nuage de cendre de l'Eyjafjöll, ont annoncé lundi des géologues en Islande.

«Le niveau des eaux de la Gigja a triplé depuis la nuit dernière», a déclaré à l'AFP un scientifique du Bureau islandais de météorologie, Gunnar Sigurdsson, en référence à un cours d'eau descendant du glacier Vatnajökull sous lequel gronde le volcan Grimsvötn.

Selon les scientifiques, l'augmentation des eaux de la Gigja provient du lac obstruant le cratère du Grimsvötn.

Le Vatnajökull fond et de l'eau s'accumule dans le cratère jusqu'à ce que la pression entraîne la création d'un flux à l'intérieur du glacier qui, dans ce cas, se jette dans la Gigja.

En s'écoulant, l'eau réduit la pression sur le cratère et favorise une éventuelle éruption «à condition que le volume de magma soit suffisant», a précisé la géologue Thorunn Skaftadottir du Bureau de météorologie.

En 2004, un tel débordement du lac du Grimsvötn avait été suivi d'une éruption.

Une éventuelle éruption n'interviendra pas avant que la Gigja n'ait atteint un certain niveau. «Je ne sais pas quand ce niveau maximum sera atteint, mais je pense que ce sera dans quelques jours», a ajouté le météorologue, spécialisé dans la mesure des eaux.

Par ailleurs, le Bureau de météorologie a enregistré une forte activité sismique dans la région au cours des dernières 48 heures, avec notamment trois importantes secousses de magnitudes comprises entre 2,7 et 4,0 sur l'échelle de Richter.

Les autorités islandaises étaient cependant incapables lundi de prévoir d'éventuels risques pour le trafic aérien, alors que l'éruption de l'Eyjafjöll en avril avait provoqué le chaos dans l'espace aérien en Europe.

«D'abord, cela dépend s'il s'agit d'une éruption de lave ou de cendres comme dans le cas de l'Eyjafjöll», a expliqué une responsable de la communication de l'aéroport international de Reykjavik-Keflavik, Hjordis Gudmundsdottir.

En cas de panache de cendres, il faut encore que «le nuage s'élève haut dans l'atmosphère» et que le vent s'en mêle, a-t-elle ajouté.

Selon Mme Skaftadottir, en cas d'éruption du Grimsvötn, il s'agira bien d'une projection de cendres, «mais en volume bien inférieur à celle de l'Eyjafjöll».

«Je ne pense pas qu'elle aura le même impact sur le trafic aérien que celle de l'Eyjafjöll», a assuré la scientifique.