La police dublinoise a accusé un homme de conspiration pour meurtre et en a arrêté deux autres qui étaient en possession d'une bombe, samedi, alors que des détectives anti-terroristes dans les deux régions de l'Irlande effectuaient des opérations de surveillance contre des hommes soupçonnés d'être des dissidents de l'Armée républicaine irlandaise (IRA).

Les opérations séparées en Irlande du Nord et en République d'Irlande suivaient des membres supposés de groupes dissidents de l'IRA cherchant à mettre à mal le cessez-le-feu de 1997 entre l'IRA et le gouvernement catholico-protestant du territoire britannique d'Irlande du Nord.

À Waterford, dans le sud-est de la république d'Irlande, la police a indiqué avoir intercepté un véhicule, vendredi soir, dans lequel se tenaient deux dissidents qui transportaient une bombe. Les deux hommes ont été interrogés samedi alors que des artificiers de l'armée irlandaise démantelaient l'engin.

Dans la ville de Omagh, en Irlande du Nord - site de l'attaque la plus meurtrière des dissidents, un attentat à la voiture piégée qui avait tué 29 personnes en 1998, pour la plupart des femmes et des enfants - la police a accusé Daniel Turnbull de conspiration dans une tentative de meurtre par des dissidents de l'IRA.

Turnbull n'a présenté aucun plaidoyer, et n'a fait que confirmer son identité lors de sa comparution. La libération sous caution lui a été refusée.

La police de l'Irlande du Nord a arrêté lundi Turnbull et trois autres supposés dissidents de l'IRA dans une voiture qui contenait, selon les détectives, un revolver chargé et des munitions dissumulées dans un bas.

Les autorités ont informé le juge qu'elles pouvaient lier Turnbull à une seconde cache d'équipement saisi de dissidents de l'IRA qui comprenait une mitraillette, 42 cartouches, une veste pare-balles et d'autres équipements protecteurs. L'identité de la cible de la supposée tentative de meurtre n'a pas été révélée.

Les commandants de la police des deux régions irlandaises ont indiqué qu'ils augmentaient les opérations de surveillance contre les dissidents, dont ils estiment le nombre à moins de 500, dans l'espoir de les attraper lors de la préparation d'attaques. Le mois dernier, le gouvernement britannique a annoncé qu'il haussait son niveau d'alerte quant aux risques de la reprise des attaques de l'IRA en Angleterre, la dernière cible frappée par les dissidents, il y a neuf ans.

La plupart des membres de l'IRA ont renoncé à la violence en 2005 et ont déposé les armes en lien avec l'accord du Vendredi saint. Deux ans plus tard, les chefs de la majorité protestante britannique ont accepté de former une coalition avec le Sinn Fein, un parti lié à l'IRA, qui représente la majeure partie de la minorité catholique de l'Irlande du Nord.