Un complot terroriste en Europe, visant notamment la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, a été déjoué par les services de renseignement, ont déclaré mardi des responsables britanniques.

Ces informations n'ont pas été confirmées dans l'immédiat. Selon un responsable gouvernemental britannique, «il y a eu une succession d'activités terroristes au cours des dernières semaines, mais une ou deux» en particulier «nous ont préoccupés». Les attaques en préparation auraient visé des villes européennes, en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, et auraient été semblables à celles perpétrées à Mumbai (ex-Bombay) en novembre 2008, faisant 164 morts.

La menace était crédible, a ajouté ce responsable, mais «n'a pas atteint le degré» nécessitant un renforcement du niveau d'alerte. Un autre responsable britannique, s'exprimant dans les mêmes termes, n'a pas confirme que le complot «était inspiré par Al-Qaïda» mais a parlé d'une «connection islamiste». Le complot, a-t-il ajouté sans fournir plus de détails, en était à un stade préliminaire.

A Washington, un responsable des services de contre-terrorisme a déclaré que certaines attaques lancées récemment par des drones américains au Pakistan visaient à demanteler des réseaux soupçonnés de préparer des attentats en Europe.

Des militants liés à Al-Qaïda ou d'autres groupes islamistes étaient visés lors de ces bombardements dans la région tribale du Pakista près de la frontière afghane, suite à des «renseignements précis», a ajouté ce responsable. «Nous frappons des cibles qui représentent une menace à nos forces en Afghanistan et des terroristes préparant des attentats en Asie du Sud et au-delà», a-t-il ajouté.

A Paris, la tour Eiffel a été évacuée mardi soir après une alerte à la bombe, la deuxième en deux semaines. L'inspection de l'édifice n'a rien révélé et la Tour a recommencé à accueillir les touristes. Le monument avait été évacué suite à un appel anonyme passé depuis une cabine téléphonique du VIIe arrondissement de Paris, selon la Préfecture de police de Paris.

Les déclarations officielles se sont multipliées depuis quelques semaines concernant la menace terroriste pesant sur la France. Cette menace est «réelle», a déclaré le 20 septembre le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

Quelques jours auparavant, après une fausse alerte à la bombe à la tour Eiffel, Brice Hortefeux s'était rendu au pied de la dame de fer pour déclarer devant les journalistes: «Un faisceau d'indices datant de ces derniers jours et même ces dernières heures démontrent que la menace terroriste est à un niveau élevé». Et il avait ajouté: «on est toujours en plan vigipirate rouge, un plan vigipirate rouge élevé».

Dans un entretien publié le 11 septembre, le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini avait fait part de «raisons objectives d'être inquiets». «La menace n'a jamais été aussi grande», expliquait le directeur de l'antiterrorisme français dans «Le journal du dimanche». Selon lui, «tous les clignotants sont dans le rouge».

Il estimait que la France était «au même niveau de menaces qu'en 1995».