Le gouvernement italien va retirer les scanners corporels qu'il testait depuis six mois dans plusieurs aéroports, estimant que les contrôles sont trop longs et ne sont pas infaillibles, a rapporté jeudi le quotidien italien Il Corriere della Sera.

Le scanner installé à Rome a déjà été arrêté, tout comme ceux de Venise et Palerme, et Milan devrait suivre prochainement, selon le journal, qui cite des sources gouvernementales proches du Comité interministériel sur la sécurité (Cisa), qui prendra la décision finale.

Pour éliminer les craintes quant au caractère intrusif de ces appareils, les scanners installés en Italie ne restituaient qu'une silhouette standardisée du passager, et les images des parties intimes du corps ne devaient pas rester visibles, or c'est justement dans ces zones que peuvent être cachés des explosifs ou des armes.

Outre la longueur des contrôles (en moyenne 30 secondes par passager) se posait donc le problème de leur fiabilité.

«Nous n'avons pas de bons résultats pour les scanners corporels en phase d'expérimentation, il faut beaucoup de temps pour contrôler une personne, plus que pour une inspection manuelle», a estimé le président de l'autorité de l'aviation civile italienne (Enac), Vito Riggio, cité par le Corriere.

Les scanners achetés par l'Italie, fabriqués par la firme américaine L3 Communications, ont coûté environ 150 000 euros pièce. L'expérimentation a coûté au total deux millions d'euros, selon le journal.

La décision de tester les scanners avait été prise par le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, après la tentative d'attentat sur le vol Amsterdam-Detroit de la Northwest Airlines le jour de Noël.

Un Nigérian avait essayé de faire exploser l'appareil à l'aide d'explosifs dissimulés dans ses vêtements. Il avait été maîtrisé par quelques-uns des 279 passagers qui se trouvaient à bord puis arrêté à sa descente d'avion.

L'attentat raté, revendiqué par le chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden, avait provoqué un fort émoi aux États-Unis et conduit le pays à renforcer drastiquement les mesures de sécurité pour les passagers souhaitant se rendre sur son territoire.