Benoît XVI entame jeudi à Edimbourg une visite historique de quatre jours au Royaume-Uni, avec l'objectif de rapprocher catholiques et anglicans, et le risque d'un accueil mitigé alors que continue la controverse sur les abus sexuels.

Cette première visite d'État d'un pape au Royaume-Uni depuis le schisme anglican au XVIème siècle mènera Benoît XVI en Écosse (à Edimbourg et Glasgow), puis en Angleterre (à Londres et Birmingham).

Le souverain pontife doit atterrir à Edimbourg en milieu de matinée pour gagner aussitot le château d'Holyroodhouse où il aura une audience avec la reine d'Angleterre Elizabeth II, chef de l'église anglicane.

Après un trajet en papamobile le long de l'artère principale d'Edimbourg, qui devrait attirer les foules, il se rendra à Glasgow pour une première messe en plein air, dans le parc arboré de Bellahouston.

La chanteuse Susan Boyle, une catholique écossaise qui a connu une gloire fulgurante après avoir été découverte lors d'une émission télévisée de talents musicaux, se produira à cette occasion, ainsi qu'une chorale constituée de 800 chanteurs.

Le Vatican insiste sur l'importance --notamment oecuménique-- de cette visite qui devrait attirer quelque 400 000 pèlerins.

Elle se concluera dimanche avec la béatification du cardinal John Newman, un théologien du 19ème siècle qui a abandonné l'anglicanisme en faveur du catholicisme.

Mais les médias britanniques et diverses associations voudraient que le pape rende des comptes sur le scandale des abus sexuels commis par des membres du clergé sur des enfants, relancé cette semaine avec un rapport accablant sur l'ampleur du phénomène en Belgique.

Une rencontre du souverain pontife avec des victimes britanniques a été évoquée sans être officiellement confirmée par le Vatican.

D'autres groupes ont prévu de protester contre la position de l'Église catholique à l'encontre des homosexuels, du préservatif ou encore de l'interdiction de l'ordination des femmes.

Et une majorité des Britanniques se montre réticente à accueillir le chef de l'Église catholique au vu des 10 à 12 millions de livres à la charge du contribuable en cette période d'austérité.