Le livre très attendu de l'ex-otage des FARC Ingrid Betancourt, où elle témoigne de l'enfer vécu pendant six ans et demi dans la jungle colombienne, sortira en France le 21 septembre et le même jour dans une dizaine de pays, dont la Colombie et les États-Unis.

L'ancienne candidate à la présidence colombienne a voulu écrire elle-même et directement en français ce récit très personnel intitulé «Même le silence a une fin», publié chez Gallimard en France.

«La rédaction du livre a pris près d'un an et demi et parfois cette écriture, éveillant tant de souvenirs douloureux, était une torture», confie son éditeur. «Il ne s'agit pas d'un documentaire mais d'une oeuvre littéraire très forte sur ce que c'est d'être une femme otage à qui tout est retiré et dont les enfants vont grandir sans elle», explique Gallimard qui a tenu à lui laisser «le temps de l'écriture».

Dans ce long récit, la Franco-colombienne raconte son enlèvement et ses tentatives d'évasion, l'enfer de la captivité, les humiliations et les défenses forgées pour ne pas sombrer, selon son éditeur. Elle livre aussi ses réflexions sur ce qu'une telle expérience change en chacun. Comment, en un mot, rester humain quand tout bascule.

Un film sur son histoire, adapté de son livre, est également en cours de préparation.

Enlevée pendant sa campagne pour l'élection présidentielle de 2002 par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dans une zone considérée comme dangereuse, Ingrid Betancourt a été libérée grâce à une opération de l'armée colombienne en juillet 2008.

Depuis sa libération, cette ancienne icône mondiale des otages a été portée aux nues, proposée pour le Nobel de la paix, puis éreintée par plusieurs livres d'anciens compagnons d'infortune, dont Clara Rojas enlevée en même temps qu'elle, et même de son ex-mari. Selon un sondage publié en juillet, 80% des Colombiens ont désormais d'elle une image défavorable.