La visite du pape en Grande Bretagne à partir du 16 septembre laisse indifférents 79% des Britanniques, et les trois quarts d'entre eux estiment que le contribuable ne devrait pas la financer, selon un sondage en ligne publié vendredi soir.

Ce sondage conduit auprès de 2005 adultes au mois d'août montre «que le public britannique a clairement un problème avec le financement de la visite papale», a reconnu Paul Wolley, director de Theos, un centre de réflexion théologique qui a commandé l'enquête.

«C'est peut-être parce que peu savent qu'en plus d'être un dirigeant religieux, le pape est aussi un chef d'État», analyse-t-il.

76% des personnes interrogées ne sont pas d'accord pour que le gouvernement contribue à financer la visite d'État de quatre jours du pape au motif qu'il s'agit d'une figure religieuse.

Le coût de la visite papale, dans un pays qui ne compte qu'environ 10% de catholiques, continue de faire polémique au Royaume-Uni. Le gouvernement prendra à sa charge «10 à 12 millions de livres» (16 à 19 millions de dollars canadiens) a précisé Chris Patten, représentant du Premier ministre David Cameron pour la visite du pape.

La part financée par l'Église catholique s'élèvera quant à elle à environ 9 à 10 millions de livres (14,5 à 16 millions de dollars canadiens).

Selon ce même sondage, 79% des Britanniques déclarent n'avoir «aucun intérêt personnel» pour la visite papale. Cette indifférence recoupe les résultats d'un autre sondage de l'institut Ipsos Mori (996 personnes interrogées) jeudi, selon lequel les deux tiers des Britanniques étaient indifférents à l'événément.

Trois catholiques sur quatre soutenaient la visite papale, mais seulement 6% prévoyaient d'assister aux événements organisés -et payants- pendant les 4 jours de visite.

Le déplacement de Benoît XVI sera la première visite d'État d'un pape au Royaume-Uni. Jean Paul II avait été en 1982 le premier souverain pontife à se rendre dans le pays depuis que le roi Henry VIII a rompu avec Rome et le catholicisme en 1534, établissant l'Église anglicane. Mais il ne s'agissait alors que d'une «visite pastorale».