Les autorités russes ont levé vendredi l'état d'urgence dans trois des quatre dernières régions encore touchées par les incendies de forêt, dont Moscou et celle de Nijni-Novgorod où se trouve le centre nucléaire de Sarov, menacé par le feu ces dernières semaines.

Le président russe Dmitri Medvedev «a ordonné la levée de l'état d'urgence dans les régions de Moscou et Nijni-Novgorod, ainsi que dans la république de Mordovie», a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

«Pour le moment, l'état d'urgence est maintenu seulement dans la région de Riazan (200 km au sud-est de Moscou), en raison de la situation difficile liée aux feux de tourbières», a ajouté le Kremlin.

Les autorités russes avaient décrété le 2 août l'état d'urgence dans sept régions russes, alors que le feu ravageait des centaines de milliers d'hectares dans le pays.

La situation autour du centre nucléaire de Sarov, à 500 km à l'est de Moscou, à la limite entre les régions de Nijni-Novgorod et de Mordovie, a suscité durant plusieurs semaines une inquiétude particulière, les autorités donnant des informations contradictoires sur la situation.

Le chef de l'agence nucléaire russe Rosatom, Sergueï Kirienko, avait ainsi affirmé à plusieurs reprises il n'y avait «pas de risque nucléaire», tout en reconnaissant que les matériaux fissiles de ce centre développant des ogives nucléaires avaient dû été mis à l'abri à deux reprises.

Par ailleurs, le ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, a affirmé que les feux de tourbières, dont les fumées suffocantes avaient fait souffrir ces dernières semaines les 10 millions d'habitants de la capitale, seraient éteints d'ici dimanche dans la région de Moscou.

Les fumées de ces feux, pratiquement impossibles à éteindre car la tourbe se consume sur des mètres de profondeur parfois jusqu'en hiver, s'étaient ajoutées à des températures proches de 40 degrés Celsius début août dans la capitale, causant des milliers de décès notamment parmi les personnes âgées, selon plusieurs sources.

Les autorités russes ont refusé jusqu'à présent de confirmer officiellement ces chiffres et le lien avec la canicule.

Jeudi, c'est une gigantesque décharge à ciel ouvert de 15 hectares qui brûlait à l'est de Moscou, nécessitant l'intervention d'avions bombardiers d'eau et dégageant des fumées toxiques jusque dans la capitale.

Dans l'ensemble de la Russie, la superficie touchée par les feux de forêts a été réduite jeudi à quelque 11 200 hectares, contre 20 000 hectares la veille, selon le ministère des Situations d'urgence.

En raison d'une canicule et d'une sécheresse sans précédent, près d'un million d'hectares ont été ravagés dans le pays depuis juillet par ces incendies qui ont brûlé des villages entiers, fait 54 morts et privé de leur habitation plus de 3500 personnes, selon le dernier bilan officiel provisoire.

Vendredi, la température a brutalement chuté à 9°C à Moscou, après avoir atteint 24°C la veille et des valeurs supérieures à 30°C au cours des jours et semaines précédents.