Les partis d'opposition et les médias français ont réagi avec vigueur aux nouvelles propositions du gouvernement Sarkozy qui visent particulièrement les Roms et les immigrants suspectés d'un crime, accusant le président de pencher vers l'extrême-droite afin d'augmenter sa popularité.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a défendu les mesures controversées, affirmant qu'elles faisaient partie de la guerre contre l'insécurité menée par la France.

M. Sarkozy a affirmé vendredi qu'il voulait retirer la nationalité française aux immigrants qui mettent en danger la vie d'un officier de police. Le discours tenu ce jour-là à Grenoble, où avaient récemment eu lieu des affrontements entre jeunes et policiers, représentait un profond virage à droite, même pour ce conservateur qui s'est bâti une image d'attachement à la loi et à l'ordre.

Plus tôt cette semaine, Nicolas Sarkozy avait mis de l'avant des changements à la politique française d'immigration, afin de faciliter l'expulsion des Tsiganes qui se trouvent illégalement dans le pays. Il a aussi promis l'évacuation de leurs camps, qu'il avait décrit comme des sources de traffic illégal, de prostitution et d'exploitation des enfants.

Le «Journal du Dimanche», un média de centre, a suggéré que le Président français réclamait sa part de la plateforme anti-immigrants qui est restée pendant des décennies l'apanage exclusif du Front National, un parti d'extrême-droite. Toujours selon l'hebdomadaire, il s'agirait d'une tentative de conquête des franges très conservatrices de la population et de la minorité extrémiste.

Le taux de satisfaction à l'égard de Nicolas Sarkozy est en chute libre et un scandale financier a récemment sali la réputation de l'un de ses plus importants ministres. Les récentes annonces en ont mis plus d'un en colère, des politiciens de gauche jusqu'aux Roms français, en passant par les militants pour les droits des immigrants.