La vague de chaleur sans précédent en Russie et la fumée provoquée par les feux de tourbières sont à l'origine d'une pollution atmosphérique à Moscou qui a dépassé mercredi jusqu'à dix fois la norme, a annoncé mercredi l'observatoire de la qualité de l'air dans la capitale russe.

La concentration d'oxyde de carbone et de particules en suspension dans l'air était, mercredi matin, trois fois supérieure à la normale et à certains endroits dix fois plus élevée, a précisé un responsable de cet observatoire, Alexeï Popikov, citée par l'agence Interfax.

Par ailleurs, un record historique de température a été battu mercredi à Saint-Pétersbourg avec 34,8 degrés Celsius enregistrés à 17H00, a indiqué le service métérologique de l'ancienne capitale impériale, située au nord-ouest du pays, au bord de la mer Baltique.

Il s'agit d'un record absolu depuis le début des relevés de température il y a plus d'un siècle, selon la même source.

À Moscou, avec des températures diurnes supérieures à 30 degrés Celsius depuis le début du mois et un record absolu de 37,2°C lundi, l'air est devenu difficilement respirable dans cette mégalopole à la circulation automobile intense.

Ce phénomène est accentué par les feux de tourbières dans la région de Moscou, dont la fumée ocre a envahi la ville depuis le début de la semaine, indisposant les personnes les plus fragiles.

«C'est l'équivalent de la fumée d'un paquet et demi ou deux paquets de cigarettes en trois ou quatre heures d'exposition», a déclaré Alexandre Tchetchaline, un responsable du ministère de la Santé, à la chaîne de télévision NTV.

«C'est une forte concentration. Elle peut provoquer le développement de maladies chroniques», a ajouté M. Tchoutchaline, conseillant aux Moscovites de changer de vêtements quotidiennement et de porter des masques anti-pollution lorsqu'ils sortent dans la rue.

Les services sanitaires recommandent aux personnes âgées de ne pas quitter leurs appartements, voire de s'appliquer sur les voies respiratoires des tissus humidifiés.

Les pompiers espèrent éteindre 43 feux de tourbières qui se sont déclenchés dans les environs de la capitale russe.

«Mais dans ces conditions extrêmes, les incendies réapparaissent», a indiqué une porte-parole du ministère des Situations d'urgence, Irina Andrianova.

Ces feux, dans lesquels la tourbe naturellement présente dans les sols se consume sur des mètres de profondeur, sont très difficiles à éteindre.

En outre, les services météorologiques ont prévu que les températures, voisines de 35 degrés mercredi après-midi, pourraient avoisiner les 40 degrés jeudi, avant de redescendre progressivement à la fin de la semaine.

La canicule entraîne aussi une forte hausse des cas de noyade, déjà très nombreux chaque année en Russie en raison notamment des fortes consommations d'alcool. Depuis le 1er juin, 170 personnes se sont noyées à Moscou, selon des sources médicales citées par Interfax.

Enfin, selon la chaîne de télévision Pervyi Kanal, dans certaines régions de Russie les ours commencent à sortir des forêts où ils ne trouvent plus de nourriture à cause de la sécheresse, et se rapprochent des habitations.