Les États-Unis ont réitéré mercredi leur «plein soutien» à l'indépendance du Kosovo, à la veille de la publication de l'avis de la Cour internationale de justice (CIJ) sur la sécession unilatérale de Pristina vis-à-vis de la Serbie, qui ne l'a jamais reconnue.

Alors que les pays Occidentaux s'inquiètent de la réaction que pourrait avoir Belgrade jeudi, le Premier ministre du Kosovo Hashim Thaci a rencontré mercredi à Washington le vice-président américain Joe Biden.

M. Biden «a réaffirmé le plein soutien des États-Unis à un Kosovo indépendant, démocratique, uni et multi-ethnique et dont l'avenir s'inscrit fermement au sein des institutions européennes et transatlantiques», indique un communiqué de la Maison Blanche.

Le vice-président «a également réitéré le plein soutien des Etats-Unis à la souveraineté et l'intégrité territoriale du Kosovo», ajoute le texte.

M. Biden a profité de la visite de M. Thaci pour le féliciter de sa volonté à travailler avec la Serbie et d'autres nations «à faire progresser la stabilité, la liberté et la prospérité de toute la région».

Le Kosovo a unilatéralement déclaré son indépendance le 17 février 2008, près de dix ans après la campagne aérienne de l'Otan qui a chassé les Serbes de cette région majoritairement albanaise puis installé un protectorat de l'ONU.

Soixante-neuf pays, dont les États-Unis et 22 des 27 pays de l'Union européenne, ont jusqu'ici reconnu l'indépendance du Kosovo, qui compte deux millions d'habitants, dont 90% sont Albanais.

Soutenu par la Russie, son allié traditionnel, Belgrade considère toujours le Kosovo comme la région méridionale de la Serbie et avait obtenu le 8 octobre 2008 de l'Assemblée générale des Nations unies qu'elle saisisse la CIJ sur la légalité de la proclamation d'indépendance.

S'exprimant sous couvert de l'anonymat, un membre haut placé de l'administration Obama a fait part de son optimisme à propos de la décision de la Cour, redoutant toutefois que la Serbie «ait l'intention de continuer à user de ses droits pour retarder» le processus d'indépendance.

Washington souhaite que la Serbie «accepte qu'une décision en faveur de l'indépendance clôt toutes les questions juridiques à propos de l'avenir du Kosovo», a dit cette source.

M. Thaci et les autres membres du gouvernement kosovar qui se sont rendus dans la capitale américaine «ont clairement fait part de leur impatience (à connaître) la décision» de l'institution basée à La Haye.

Le conflit de 1998-1999 entre les forces de Belgrade et les maquisards indépendantistes kosovars a fait environ 13 000 victimes, la plupart des Albanais du Kosovo, et 1862 personnes sont toujours portées disparues.