Le vice-premier ministre britannique Nick Clegg a annoncé lundi l'organisation en mai 2011 d'un référendum sur la réforme du mode de scrutin, une consultation qui pourrait mettre à mal la nouvelle coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates.

La réforme du système électoral est une revendication de longue date des «Lib Dems» qui estiment que l'actuel système de scrutin uninominal majoritaire à un tour leur est très défavorable et perpétue le bipartisme conservateurs/travaillistes.

Cette réforme est destinée à «donner la voix aux électeurs sur un sujet aussi important que la façon dont sont élus leurs députés», a déclaré Nick Clegg à la Chambre des Communes, en présence du premier ministre conservateur David Cameron.

Les conservateurs avaient accepté le principe d'un référendum sur le «Vote alternatif» défendu par les libéraux-démocrates pour persuader ces derniers de former une coalition de gouvernement après les élections de mai dernier. Mais ils devraient finir par faire campagne contre le projet de réforme défendu dans le cadre du référendum du 5 mai 2011.

Le même jour doivent se dérouler des élections locales en Angleterre et les élections pour les représentants des assemblées régionales écossaise et galloise, ce qui, selon Nick Clegg, permettra une économie de 12 millions de livres.

Le dirigeant libéral-démocrate a également annoncé que les prochaines élections législatives auraient lieu le 7 mai 2015 et que le nombre des membres de la chambre des Communes serait réduit de 650 à 600.

«Voilà comment on rétablit la confiance dans la politique», a-t-il dit.

Le Vote alternatif (ou vote préférentiel) est un mode de scrutin utilisé notamment en Australie dans lequel les électeurs classent les différents candidats par ordre de préférence. Les voix obtenues par le candidat ayant acquis le moins de voix sont ensuite redistribuées entre les candidats les mieux placés.

Pour nombre de commentateurs politiques en Grande-Bretagne, ce référendum est à haut risque pour la coalition de David Cameron.

«Obtenir un «oui» (au référendum) est désormais perçu pour beaucoup de Lib Dems comme la principale raison - et pour certains, la seule - d'être dans la coalition», écrivait cette semaine Andrew Rwansley dans The Observer.