Le suspense reste entier dans l'élection présidentielle en Pologne, à l'approche du second tour de dimanche. L'écart s'est considérablement resserré entre le candidat libéral pro-européen Bronislaw Komorowski, en tête au premier tour, et le conservateur Jaroslaw Kaczynski, qui brigue la succession de son frère jumeau Lech, mort dans un accident d'avion en Russie en avril.

Le quotidien Rzeczpospolita a même publié vendredi un sondage réalisé par l'institut Gfk Polonia auprès de 1000 personnes qui prédit la victoire avec 49% des voix au charismatique M. Kaczynski, chef de l'opposition, contre 47% au modéré M. Komorowski, chef de l'État par intérim et président de la chambre basse du Parlement, avec toutefois une marge d'erreur de plus ou moins trois points de pourcentage.

Au premier tour le 20 juin, M. Komorowski, 58 ans, candidat de la Plate-forme civique (PO) du premier ministre Donald Tusk, a obtenu 41,5% des suffrages, M. Kaczynski, chef du parti Droit et Justice 5Pis) fondé avec son frère Lech, 36,5%.

Le scrutin initialement prévu pour l'automne a été avancé après la mort le 10 avril dernier du président Lech Kaczynski, tué avec son épouse et 94 autres membres d'une délégation polonaise, dont de nombreux hauts responsables civils et militaires, lors d'un atterrissage manqué à Smolensk, dans l'ouest de la Russie. Peu après, Jaroslaw a décidé de reprendre le flambeau de son frère, qui comptait briguer un nouveau mandat malgré une cote de popularité au plus bas. Il bénéficie d'un élan de sympathie dans la population.

Le résultat du second tour dimanche devrait être déterminant pour la politique économique de la Pologne ainsi que son calendrier de passage à l'euro et de retrait de ses 2600 soldats d'Afghanistan.