Des policiers de Caserte, près de Naples, ont annoncé l'arrestation mardi à son domicile de Nicola Schiavone, fils du chef emprisonné «Sandokan» et chef présumé du clan des Casalesi, l'un des principaux groupements de la camorra, la mafia napolitaine.

Schiavone a succédé, selon la police, à son père Francesco Schiavone, surnommé «Sandokan», qui purge depuis plusieurs années une condamnation à perpétuité dans une prison de haute sécurité pour une série d'homicides et d'accusations d'extorsions de fond et trafic de drogue.

Selon la chaîne d'information en continu Sky TG24, Schiavone, 32 ans, qui était obsédé par sa sécurité et avait truffé sa villa-bunker de Casal di Principe (fief et origine du nom de «Casalesi») de caméras de surveillance, n'a pas résisté aux policiers venus l'arrêter à l'aube. Comme son père, Nicola aimait peindre et avait aménagé, dans sa villa dotée de tout le confort, une pièce spéciale équipée de toiles et pinceaux.

Schiavone, premier des sept fils de «Sandokan», l'un des boss immortalisés dans le livre-enquête Gomorra de Roberto Saviano devenu le film homonyme, est soupçonné d'avoir commandité le triple homicide de trois affiliés de son clan, qui comptaient rejoindre un autre groupement dirigé par Francesco Bidognetti.

Cette «capture inflige un dur revers y compris sur le plan psychologique au clan des Casalesi et toute l'organisation de la camorra», a commenté dans un communiqué le ministre de la Justice Angelino Alfano.

M. Alfano a félicité les policiers «pour le courage» dont ils ont fait preuve lors de l'opération ainsi que le procureur national anti-mafia Piero Grasso et le procureur de Naples Giovandomenico Lepore pour «les brillants résultats obtenus avec une assiduité extraordinaire face aux organisations de la camorra».

Le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni s'est félicité de «l'efficacité et du niveau très élevé de professionnalisme de la police italienne».

Nicola Schiavone, qui avait jusqu'à début 2010 un casier judiciaire vierge, a été condamné le 9 janvier en première instance à 2 ans et 8 mois de prison pour avoir pris illégalement le contrôle au nom de son clan d'un garage-concessionnaire automobile à Casal di Principe en utilisant un prête-nom. Le clan cherchait ainsi à éviter la saisie et probable confiscation de ce garage par les autorités.

Selon les enquêteurs, Schiavone était en cavale depuis juin 2009 - un mois après la découverte des corps des trois «déserteurs» du clan - sur suggestion de son père dont il recevait régulièrement des indications lors de leurs entrevues au parloir de la prison.

«Nous avons frappé le coeur de l'organisation camorriste des Casalesi», a estimé le préfet de Caserte Guido Longo, jugeant que la capture de Schiavone est «l'aboutissement d'un travail de renseignements» et de filature mené en coopération avec la direction anti-mafia de Naples.