Un fourgon blindé de la société Loomis a été attaqué lundi, peu après 10h, dans le quartier de La Joliette, proche du port de Marseille, par un commando d'hommes lourdement armés, qui ont emporté un important butin, a-t-on appris de source policière.

En fin de journée, on précisait de source policière qu'il s'agissait d'un butin de 2,1 millions d'euros (2,7 millions $ CAN). Le fourgon transportait entre six et sept millions d'euros mais les malfaiteurs n'ont pas emporté tous les sacs.

Les malfaiteurs, dont le nombre a été estimé à une dizaine, encagoulés et munis de Kalachnikov, n'ont pas hésité à faire feu en direction d'un fourgon de CRS qui patrouillait dans la zone.

Ils avaient préalablement bloqué le transport de fonds à l'aide d'un camion frigorifique sur le boulevard des Bassins de Radoub. Ils ont ensuite ouvert la porte arrière du fourgon à l'explosif et se sont emparés du contenu, avant d'incendier le véhicule et de prendre la fuite à bord de deux voitures rapides. Les malfaiteurs ont aussi tiré de nombreux coups de feu à titre dissuasif pour empêcher toute personne de s'approcher de la scène de crime.

Seuls des blessés légers sont à déplorer, ont précisé les marins-pompiers qui sont intervenus sur les lieux pour circonscrire les divers foyers d'incendie. Les trois convoyeurs ont été légèrement intoxiqués par les fumées. Ils ont été délivrés par une patrouille de police du IIIe arrondissement.

La zone où s'est produite l'attaque a déjà été le théâtre de plusieurs événements identiques par le passé, effectués selon le même mode opératoire, mais c'est la première fois qu'une telle attaque a lieu en plein jour, donnant lieu à une telle scène de violence, dans un lieu très fréquenté et à une heure de grosse affluence.

«Ils ont tiré pour tuer, c'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de blessé», a déclaré sur place le procureur de la République de Marseille Jacques Dallest. «Ce n'est pas une équipe de braqueurs chevronnés, mais des fous dangereux qui n'ont pas hésité à tirer sur des convoyeurs, des policiers et des passants», a indiqué pour sa part le directeur de la police judiciaire marseillaise, Roland Gauze.

Trois véhicules de particuliers ont subi des dégradations. L'enquête a été confiée à la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Marseille. Le mode opératoire utilisé par les braqueurs rappelle celui employé au mois de janvier dernier à Gémenos (Bouches-du-Rhône), à une vingtaine de kilomètres de Marseille, où un fourgon blindé de la société Sazias, un autre transporteur de fonds, avait été attaqué.